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A l’entame de ses propos, le général Djibril Bassolé a tenu tout d’abord à faire quelques observations. Pour lui, il y a des spéculations selon lesquelles il refuse de comparaitre devant le tribunal dans le but de fuir les débats. A cet effet, il a tenu à préciser qu’il s’est absenté tout simplement parce qu’il est malade et a besoin d’aller se soigner dans un hôpital spécialisé avant que le malheur n’arrive. L’accusé a aussi dénoncé le fait qu’on lui refuse l’établissement de son passeport ordinaire, alors qu’il doit se rendre, en France pour y recevoir des soins. « J’ai été surpris de me voir empêché d’obtenir mon passeport ordinaire alors que je dois me rendre en France le 22 août prochain où mes cancérologues m’attendent » a déclaré le général Bassolé. Il n’a pas manqué également de décrier les charges qui pèsent contre lui. A l’en croire, aucune de ses charges n’est constituée par faute d’éléments matériels. Pour le général de la gendarmerie, les charges ne sont que des manipulations subjectives et politiciennes qui s’éloignent du droit.
Pour son mot de fin, il a exprimé sa compassion aux familles des victimes et a exhorté le tribunal à ne dire que le droit. « Monsieur le président du tribunal, il vous appartient de faire une appréciation objectives des faits. Débarrassez-vous de toute manipulation politique et dites seulement le droit. Que votre jugement contribue à l’avènement de la justice et la paix au Burkina Faso » a-t-il conclu.
Les avocats du bâtonnier Mamadou Traoré plaident pour l’acquittement de leur client
Le bâtonnier Mamadou Traoré est également poursuivi pour attentat à la sureté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires, dans le cadre du putsch manqué. On lui reproche d’avoir organisé des diners à son domicile avec le président sénégalais Macky Sall, dans le but de soutenir le putsch au moment des tractations. Autre fait, il serait plus proche du général Diendéré et sa présence au camp Nabakoom II, dans la soirée du 16 septembre laisse croire qu’il aurait participé à la rédaction et à la correction du communiqué du CND.
Pour ces faits, le tribunal militaire a requis une peine d’emprisonnement de 10 ans ferme contre lui. Selon maitre Moussa Coulibaly avocat de l’accusé, toutes ces accusations ne sont que des allégations consistant à saper la carrière de son client. Pour l’avocat, le bâtonnier Mamadou Traoré n’a aucun moment soutenu le putsch. C’est pourquoi le parquet n’a aucune preuve matérielle objective à démontrer. Pour justifier le contact de son client avec Macky Sall et le général Diendéré, l’avocat souligne que le bâtonnier Mamadou Traoré avait été mandaté par le président sénégalais pour une résolution pacifique de la crise. Pour cela il demande l’acquittement de son client.
Il faut noter que l’audience a été suspendue aux environs de 14 heures car un membre du parquet militaire a eu un malaise. Elle reprendra le mercredi 21 août 2019, au tribunal militaire de Ouagadougou à 9 heures.
Michel Caboré