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Le Tribunal militaire doit rendre aujourd’hui à 10 heures son verdict contre plus de 80 prévenus, pour la plupart des militaires parmi lesquels deux généraux, dans le procès fleuve du putsch avorté de septembre 2015 . Ouvert mardi 27 février 2018, l’emblématique procès sera clos ce lundi, 2 septembre 2019 à Ouagadougou.
La tentative de coup d’Etat a fait près de 14 morts civils, et 270 blessés. L’ancien président sous la Transition, Michel Kafando, et l’ancien Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, ont échappé au pronunciamiento dans lequel des soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) étaient à la manœuvre.
Sur les 84 inculpés, plus d’une dizaine sont absents ou toujours en cavale. Des audiences explosives se sont déroulées dans une atmosphère parfois électrique. Report, retrait des avocats, rebondissement, suspension… le procès a vu de toutes les couleurs pour empêcher ou retarder son déroulement. Les avocats de la défense clament toujours que le procès s’est tenu en violation de procédures judiciaires et dénoncent une chasse aux sorcières. Le procès a mis en évidence des flottements et une passivité incompréhensible au niveau de la hiérarchie militaire dans les jours qui ont suivi le putsch. Le président du tribunal, Seydou Ouedraogo a assuré la bonne tenue du procès dans un comportement serein et patient. Le parquet a requis la prison à vie contre les généraux Diendéré et Djibril Bassolé, accusés d’être les cerveaux du putsch.
Le verdict du procès du putsch manqué du 16 septembre 2015 est très attendu par l’opinion publique. L’issue de procès donnera espoir dans un pays, où les présumés auteurs de putsch ont dans la majorité des cas été passés par les armes, sans autre forme de procès. Peines lourdes ou verdict modéré, le verdict du putsch de septembre 2015 aura une vertu pédagogique et doit servir de leçon pour limiter les intrusions de l’armée dans la vie publique.
Ag Ibrahim Mohamed