Travaux champêtres dans la Kossi: Des ouvrières agricoles à Pa

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Situé à l’est à 12km de Nouna, chef-lieu de la province de la Kossi, le village de Pa, un village à majorité Marka, est reconnu comme d’autres contrées de la province pour son dévouement à la production céréalière et bien d’autres spéculations. Les premières pluies tombées, c’est la brousse (NDLR= champs) qui est prise d’assaut par ces braves producteurs ; plutôt ces vaillantes productrices, puisque ce sont les femmes de cette bourgade qui s’adonnent à cœur gai aux activités agricoles. Bébés au dos, chantant et lançant des cris de joie, ces femmes constituent une main d’œuvre importante.

Au nombre d’une quarantaine, constituées en groupement dénommé ‘’groupement Benkani’’, les femmes de Pa ne connaissent point d’alitement pendant la saison hivernale. Une vie partagée entre la maison et le champ dont l’objet est de s’autonomiser afin de subvenir aux besoins familiaux et contribuer à leur bien-être. « Les dépenses des enfants, l’achat des habits de 8 mars et le soutien au mari, sont les raisons fondamentales qui justifient notre détermination dans les travaux champêtres », nous confesse Agathe Kambélé, responsable des femmes. « Nous désherbons les champs à 500fcfa la journée et par personne. Par jour nous pouvons encaisser 7 500 fcfa à 20 000 fcfa. A l’issue des travaux, nous pouvons nous retrouver avec 200 000 fcfa voire plus dans notre caisse. Une partie est répartie aux membres du groupe et l’autre est utilisée sous forme de tontine. Cela nous permet de faire de petits commerces et de ne pas chômer pendant la saison sèche » renchérit-elle.

 Travaux- champêtres- dans –la- Kossi- Des -ouvrières –agricoles- à -PaTout compte fait, cette initiative des femmes de Pa n’est pas sans conséquences. Si certaines sont comprises par leurs conjoints tel n’est point le cas chez d’autres. Sabo Ramata : « Quand nous devons nous rendre dans un champ, très tôt vers 4h de matin, nous faisons la cuisine pour la famille avant de partir. Celles qui y vont avec leurs bébés sont de fois empêchées par leurs maris. Et si par malchance la pluie vous bat également et que vous arrivez tard à la maison et si vous n’arrivez à faire la cuisine à temps, le chef de ménage se plaint. Souvent certains maris vont jusqu’à vouloir répudier leurs femmes. Mais ces dernières privilégient le dialogue en mettant en avant le bien-fondé de l’activité surtout la cause des enfants. Et c’est de la sorte qu’elles arrivent à calmer ces derniers. Mais de plus en plus, beaucoup comprennent de nos jours» a-t-elle laissé entendre

Les femmes, une main d’œuvre prisée

Travaux- champêtres- dans –la- Kossi- Des -ouvrières –agricoles- à -Pa« Personnellement, au tout début j’interdisais ma femme d’aller travailler avec le groupe. Mais à un moment donné, c’est moi-même, qui courais derrière elles pour qu’elles viennent désherber mon champ. Par finir, j’ai compris que c’est nous les maris que les femmes aident. Je les apprécie vraiment car si elles programment de venir travailler dans ton champ, elles respectent le rendez-vous. Chose qui n’est pas le cas chez les hommes. Ce qui fait qu’elles sont beaucoup sollicitées dans le village » clame Lassina Dama. Pour Mamoudou Dama, les femmes sont de vraies travailleuses. De ses dires, elles ne font pas de semblant et s’adonnent à fond. Elles respectent leurs heures de travail. Et si toute fois elles venaient à arriver en retard dans le champ, elles font des heures supplémentaires pour combler le temps perdu. Chose que les hommes ne font guère.

Issa Lazard Kolga (correspondant)

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