L’idée d’écrire un tel livre est venue au lendemain de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 à en croire Atiana Serge Oulon. Le général Gilbert Diendéré on le sait, n’est pas un homme qui s’exprime à tout bout de champ dans les médias. Il n’aime pas parler, mais il a parlé à Atiana Serge Oulon qui à son tour permet au peuple burkinabè de découvrir qui est réellement l’homme qui suscite de l’admiration pour certains et qui est haï par d’autres. Pour la présentation de son ouvrage, il a laissé le soin au directeur de publication du journal d’investigation L’Évènement, Germain Bitiou Nama qui l’a qualifié d’un livre de témoignages importants. Il a en effet résumé « Le général Gilbert Diendéré parle » en trois points à savoir : la vie en prison du général, les dessous de sa fidélité à Blaise Compaoré et l’homme des basses besognes.
Dans le premier sous-titre, il évoque les conditions d’arrestation du général en faisant une narration comme s’il y était. Il fait ensuite un zoom sur la personnalité du général à travers un certain nombre d’indications. On peut citer les propos de Valère Somé qui disait : « le général Gilbert Diendéré est la boîte noire du régime Blaise Compaoré. S’il venait à mourir, c’est un pas de l’histoire qui disparaissait ; donc il fallait tout faire pour qu’il parle » ; également le Journal L’Observateur Paalga qui a fait de Gilbert Diendéré l’homme de l’année 2015. A travers ces exemples, l’auteur de l’ouvrage présente l’homme comme étant une personnalité d’une grande importance dans notre histoire politique nationale. Atiana Serge Oulon campe également dans cette partie, la vie du prisonnier à la MACA. Il est revenu sur les inculpations qui visent le présumé.
Pour ce qui est du second point, le général est perçu dans l’ouvrage comme étant l’homme incontournable du système. Il faut dire qu’à raison ou à tort, le général Diendéré est perçu comme celui qui a fait obstacle à un certain nombre de tentatives de déstabilisation du pouvoir de Blaise Compoaré. Il cite la première tentative de 1989, aussi un putsch dirigé contre toujours Blaise Compaoré, qui a été déjoué grâce à lui ; etc. Le général est également perçu dans cette partie comme le maillon clé d’un système de trafic mis en place par l’ancien président en exile à travers le trafic de diamant, le trafic d’or, à travers sa relation avec des individus comme Charles Taylor, Idris Deby, Laurent Gbago sans oublier les Touarègues.
Pour ce qui est du troisième point qui évoque l’homme des basses besognes, des accusations sont portées contre le général. Les recherches du journaliste vont au-delà des trois points synthétisés a confié Germain Bitiou Nama. Selon ses explications, Atiana Serge Oulon a fait des investigations sur le parcours scolaire de l’homme ; il est revenu sur sa vie militaire ; a fait une analyse sur la situation de l’armée burkinabè ; et a également recueilli les considérations de l’individu sur la réconciliation nationale.
Atiana Serge Oulon partage son avis. Il justifie sa production par la volonté de laisser pour l’histoire un ouvrage qui parle d’un homme que l’on connait de part simplement son métier et qu’on ignore qui il est réellement. Pour cela, il ne sait pas contenter de ce que l’on sait déjà du général, mais il est revenu sur le pourquoi de 30 années de fidélité à Blaise Compaoré, qui est toujours forte ; son patrimoine ; comment il a connu l’actuel président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.
Thierry KABORE (Collaborateur)