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A l’entame de l’audience du jour, le président du tribunal a tout d’abord prononcé le jugement sur les requêtes de la défense et des conseils de l’Etat burkinabé. Ainsi, le tribunal a rejeté la demande de la défense qui exigeait la nullité des rapports d’expertise qu’elle considère comme étant une violation des droits des accusés. En ce qui concerne le désistement de la saisie conservatoire des biens de la société IAMGOLD ESSAKANE SA, qui est une requête formulée par les conseils de l’Etat le président du tribunal dit avoir pris acte. Cependant, l’audience du jour n’ira pas à la fin de la journée comme prévue, car un débat à bâton rompu a été engagé autour des rapports d’expertise. En effet, les avocats de la défense de IAMGOLD ESSAKANE SA , ont exigé du tribunal une contre-expertise. Selon la défense, elle doute de la fiabilité des renseignements contenus dans les rapports des experts commis par le ministère public. Aussi, elle dit ne pas savoir sur quelle base ces experts ont été commis par le parquet. C’est pourquoi la défense exige la désignation de nouveaux experts dignes de confiance pour conduire les travaux. Comme critères, ils doivent être indépendants, compétents et bénéficier du consentement des différentes parties au procès.
« Nous rejetons ces rapports d’expertise qui contiennent des mensonges scientifiques. Nous demandons à votre juridiction d’ordonner l’intervention d’une nouvelle expertise qui sera faite dans les règles de l’art. Monsieur le président du tribunal ne prenez pas le risque de condamner des innocents sur la base de fausses informations » a laissé entendre maitre Moumouni Kopiho, avocat de la défense de ESSAKANE SA. Le parquet pour sa part dit ne pas s’opposer à cette requête au nom de la manifestation de la vérité. Mais il souhaite que les experts qui seront commis soient indépendants, et qu’ils soient aussi de la nationalité burkinabé.
Pour les conseils de l’Etat, pas question d’une nouvelle expertise, car pour eux, il faut accélérer le procès avec l’expertise déjà disponible. « Nous nous opposons ferment à cette demande d’expertise qui n’est fondé sur aucun élément. Elle est vague, quel est l’objet de cette expertise ? Jusqu’à présent nous ne voyons pas de question d’ordre technique qui puisse bloquer le processus » s’insurge maitre Rodrigue Bayala, avocat de l’Etat.
Le procès reprendra le 11 février prochain au Tribunal de Grande Instance de Ougadougou.
MICHEL CABORE