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La FIFA a mis fin à sa prise de contrôle de 6 mois de la Confédération africaine de football (CAF). Mais l’avenir du jeu sur le continent est encore obscurci par l’incertitude. A l’issu de cette investigation menée par la FIFA, de nouvelles réformes ont été proposées à la confédération africaine de football (CAF). Des réformes qui pourront apporter un coup dur au football africain.
Pour rappel, en juin 2019, l’instance dirigeante du football mondial avait repris la direction de l’instance africaine à la suite d’allégations de corruption et d’implosion générale. Maintenant, la FIFA a annoncé ses plans pour la CAF. Le président de la FIFA, Gianni Infantino, a proposé des réformes visant à améliorer le terrain de jeu. Il s’agit notamment de la création d’un pool d’arbitres professionnels, des investissements dans les infrastructures, la création d’une Super League panafricaine, des initiatives dans le football féminin et des jeunes, et la suggestion que le prestigieux tournoi de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) se déroule moins fréquemment.
Cependant, même si l’instance dirigeante du football mondial affirme que son intervention et sa réforme de la CAF ne sont pas une mise sous séquestre légale, mais dans la pratique ses nouvelles propositions se situent aux antipodes de cette déclaration.
Les changements semblent bons sur le papier. Mais ils soulèvent des questions sur l’orientation du football africain. Si cette proposition est adoptée, les résultats seront à double tranchant: les footballeurs africains évoluant dans les clubs européens bénéficieront d’un calendrier sportif décongestionné. Mais jouer moins signifie moins d’opportunités de développement pour les équipes africaines en difficulté qui bénéficient d’une concurrence constante contre les géants du continent. C’est une énigme que la FIFA ignore commodément.
Reste à voir comment la proposition sur la CAN sera menée à bien. Dans l’intervalle, une plus grande perturbation est contenue dans la suggestion d’Infantino de créer une ligue de club d’élite de 20 à 24 équipes. Selon certains experts du football, « cela aussi est une mauvaise idée. Cela conduirait à des pays plus forts ayant plusieurs équipes en lice pour le même trophée. Et avec plus de 50 pays en Afrique, la loi de sélection naturelle garantira que seules quelques grandes qui nations participeront. Le reste aura du mal à se qualifier. »
Il est difficile de prédire l’effet à long terme sur le jeu du continent si les réformes proposées sont adoptées. Mais créer une ligue africaine d’élite et réduire la fréquence d’un tournoi suprême, tout en abandonnant le développement à l’échelle du continent, changerait presque certainement la direction du football africain pour de bon.
Aubin OUEDRAOGO