La justice congolaise a requis une peine de prison à perpétuité contre un policier reconnu coupable d’avoir tué un manifestant, lors d’une manifestation antigouvernementale, dimanche dernier, à Kinshasa. Un verdict salué par la société civile locale.
Le policier a été jugé en procédure de flagrance. Arrêté dimanche à Mbandaka, dans le nord de la République démocratique du Congo, il a été jugé et condamné lundi dans la soirée. Il va donc purger une peine de prison à perpétuité pour avoir tué un manifestant.
Fabien Mangunzo, le coordonnateur de la société civile locale, salue ce verdict. « Nous sommes un peu soulagés parce que cela va dans le sens de ce que nous avons toujours souhaité : la lutte contre l’impunité. Nous pensons que cette sanction sera dissuasive et permettra de faire en sorte que les policiers ne se permettent plus de tirer sur des personnes non armées et protestant pacifiquement », affirme M. Mangunzo.
Selon le colonel Pierrot Mwanamputu, porte-parole de la police, les policiers utilisent du matériel « non létal » pour disperser les manifestants. « Nous ne donnons aux policiers que du matériel non létal, qui ne peut pas perforer la peau », a-t-il dit.
« A Mbandaka, on a utilisé des munitions létales. C’est clair. Le policier a agi en solo. Il a réagi en légitime défense pour protéger son commandant qui était malmené. Il n’a pas utilisé des balles réelles », a argué Pierrot Mwanamputu.
Dans un premier temps, les autorités congolaises ont assuré qu’il n’y avait eu aucun manifestant abattu dimanche.
La police a fini par admettre que deux personnes avaient été tuées, l’une à Mbandaka, l’autre à Kinshasa.
Ces personnes ont été tuées lors de manifestations contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila.
Les manifestations ont été organisées par un collectif d’intellectuels proches de l’église catholique.