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Après les parutions en 2018 de son essai « Le général Gilbert Diendéré parle » et « Les trahisons » en 2019, le journaliste d’investigation à l’Evènement, en la personne de Atiana Serge Oulon, a dédicacé son troisième œuvre intitulée « Comprendre les attaques armées au Burkina Faso, profils et itinéraires de terroristes », le jeudi 27 février 2020 à Ouagadougou. Dans les lignes des cinq chapitres du livre, il détaille la descente du Burkina Faso aux enfers, les attaques terroristes macabres, le portrait-robot des terroristes qui sévissent dans le pays.
La description des différentes facettes du terrorisme, sa montée en force, ses origines et l’effet de la précarité de certains Burkinabè sont entre autres les grands axes du livre « Comprendre les attaques armées au Burkina Faso, profils et itinéraires de terroristes ». Selon le professeur Serge Théophile Balima, les témoignages qui y sont illustrés sont captivant, avant de préciser que l’auteur a fait preuve de qualité humaine et professionnelle. Une description du système éducatif dans ce contexte d’insécurité a permis à M. Oulon de féliciter les enseignants en zones à haut risque. Lesquels enseignants qu’il a même qualifié de « braves citoyens ».
Concernant les actions du pouvoir public dans le cadre de la lutte contre le phénomène, l’auteur du livre reconnait que quelque chose est fait mais les actions sont entachées de dérives de riposte. Il déplore également les accusations mutuelles des communautés d’être de mèche avec les terroristes.
Au regard de la gravité des difficultés qu’ont les pays du Sahel à lutter contre le terrorisme, Serge Oulon ne s’est pas empêché de se poser des questions rhétoriques. Il se demande par exemple pourquoi l’Algérie refuse de rejoindre le G5 Sahel ou comment comprendre que la France, une grande puissance munie de moyens logistiques en matière de guerre, ne veuille pas ou du moins n’arrive pas à neutraliser le phénomène du terrorisme ou encore, les hommes politiques vont-ils enfin s’assumer ? Voilà autant d’interrogations qui méritent beaucoup d’attention et de méditation.
« Le G5 Sahel est un échec programmé », dit-il. Et de renchérir « je n’y crois pas ». Pour lui, il faut éviter à l’heure actuelle de se plaindre avec les occidentaux et interroger ou interpeller plutôt les responsabilités des dirigeants du pays. En effet, « personne ne viendra nous sauver, c’est à nous de prendre à bras le corps nos problèmes », a-t-il expliqué.
Le livre dans toute sa forme invite le peuple burkinabè à réfléchir sur comment retrouver la paix. « C’est un livre plein de conseils », a laissé entendre Théophile Balima. Le livre est disponible au centre national de presse Norbert Zongo, au siège du MBDHP et à la librairie Jeunesse d’Afrique, au prix de 5000 fcfa.
Nicolas Bazié