8 mars 2020 au Burkina : allons au-delà de l’aspect féerique

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Chaque année, la journée du 8 mars est célébrée partout dans le monde. Appelée journée internationale de la femme, cet événement dans son véritable sens consiste à reconnaître les droits des femmes, leurs libertés et mérites. Cependant, au fil du temps ces différents aspects ont très vite été occultés au profit de la fête au sens propre du terme. Ainsi, des millions sont mobilisés chaque année juste pour la célébration grandiose, oubliant ainsi les réalités que vivent ces millions de femmes et enfants confinés dans la pauvreté extrême. Le Burkina Faso, n’est pas en marge de cette triste réalité.

De toute évidence, la célébration de la fête du 8 mars au pays des hommes intègres a toujours été l’objet de critiques. En effet, elle est célébrée avec des sommes colossales, et souvent au profit d’une certaine catégorie de femmes vivant déjà dans l’opulence, au détriment des pauvres femmes loin dans les campagnes et dans les zones non loties. D’abord même le pagne imprimé importé pose un véritable problème, en ce sens où il restreint le marché du pagne tissé par nos vaillantes mères pour nourrir l’économie locale. Alors qu’il était important de mettre fin à cette importation des pagnes imprimés et de subventionner nos pauvres femmes tisseuses afin d’encourager la consommation locale.

8 -mars -2020- au –Burkina- allons- au-delà- de- l’aspect -féeriqueEn ce 8 mars 2020, nous pensons qu’il est plus que nécessaire d’avoir une nouvelle vision de cette célébration, celle de la compassion, de la solidarité et d’entraide mutuelle à l’endroit de toutes ces pauvres femmes confinées dans l’extrême pauvreté. Surtout dans ce contexte particulier que le Burkina Faso traverse en ce moment avec les attaques terroristes et leurs lots de sinistrés. Selon des chiffres récents de OCHA datant de mi-février, près 76600 personnes avaient été contraintes de fuir leur domicile, 56% des déplacés sont sans abris, 318000 élèves n’ont plus accès à l’éducation, du fait de la fermeture de 2410 écoles. Parmi ces victimes il y a de nombreuses femmes et leurs enfants. Ce triste tableau oblige donc la conscience collective à ne pas célébrer cette journée dans la réjouissance.

Pourquoi faire la fête au nom d’une femme qui est sans abris ?
Pourquoi faire la fête pendant que des milliers de femmes n’ont pas à manger, à boire et à s’habiller ?
Pourquoi cette fête si des femmes ont besoin de soins et d’autonomisation économique ?
Voici autant de questions à répondre pour une meilleure célébration de la fête du 8 mars.

Nous félicitons et encourageons toutes ces personnes qui de façon individuelle ou collective, ont pris des initiatives de faire de cette journée une occasion pour des collectes de divers dons au profit de ces mamans présentement déboussolées dans des camps des déplacés ou ailleurs.
C’est une initiative pleine d’humanité qui demande l’adhésion de chacun de nous.

MICHEL CABORE

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