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Après l’annonce des mesures d’accompagnement au titre des marchés et yaars promises par le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, des commerçants du grand marché de Kaya sont restés sur leurs soifs, d’autant plus qu’ils s’attendaient à la réouverture de leurs lieux de vente. Quelques avis recueillis.
Mouni Sawadogo, vendeur de sac à main aux marché de Kaya et villages environnants : « Ces mesures ne concernent pas les marchés des villages ».
«Ces mesures d’accompagnement (MA) ne touchent que les marchés et yaars des villes. Nos marchés des villages sont aussi fermés mais nous ne bénéficions de rien dans ces décisions. Ce sont ceux qui vivent en ville qui peuvent avoir de pénalité dans les factures d’eau et d’électricité. D’ailleurs, il n’y a plus de consommation d’eau et d’électricité dans les marchés et ‘’yaars’’ puisqu’ils sont fermés. Il faut rouvrir certains marchés des villages environnants de Kaya comme ceux de Pissila, Basnéré, etc. L’électricité n’est pas importante avec un affamé. C‘est le respect des consignes édictées qui nous permettra de lutter contre le COVID-19 ».
Balkissa Ouédraogo, vendeuse de condiments au marché de Kaya : « La majorité des commerçantes vit dans des zones non loties »
« Nous souhaitons d’abord que cette maladie soit vaincue afin que nous puissions rouvrir nos lieux de vente. C’est une décision qui nous aidera beaucoup à survivre durant ces trois prochains mois. La prise en charge des factures d’eau et d’électricité est salutaire sauf que la majorité des femmes commerçantes du marché de Kaya vit dans des zones non loties. Les vivres nous seront plus bénéfiques. C’est pourquoi, nous voulons qu’ils soient directement distribués aux personnes vulnérables ».
Mohamad Pafarnam, vendeur d’habillements au marché de Kaya: «Avec la faim, nous finirons par envahir les rues…»
«C’est une démarche salutaire en ce qui concerne ces mesures. Mais, beaucoup d’efforts restent à faire en ce sens que nous voulons la réouverture rapide des marchés. Actuellement, à la maison, toutes nos marmites sont vides car nous vivons le jour au lendemain. Durant les huit jours de fermeture (27 mars) de nos boutiques, nous avons fini par dépenser toutes nos économies. Avant la fermeture de nos boutiques, nous avions initié des mesures d’hygiène. Nous pouvons faire en sorte que devant chaque portail du marché, les clients lavent les mains avant d’y entrer. Ils doivent aussi laver les mains avant de toucher nos marchandises, afin que nous puissions vendre et survivre. En ce qui concerne les dons de vivres, il sera très difficile de déterminer des personnes vulnérables car nous sommes tous des ‘’faibles’’. Le problème est que ce sont les non nécessiteux qui s’accapareront ces vivres si le gouvernement n’ouvre pas l’œil et le bon. Si les autorités veulent que nous restons à la maison jusqu’au 20 avril prochain, il faut qu’elles nous dotent suffisamment de vivres. Sinon, avec la faim, nous finirons par envahir les rues malgré les mesures sécuritaires. La faim et misère ne sont pas aussi loin du coronavirus. La solution n’est pas la fermeture des marchés et ‘’yaars’’ mais plutôt la mise en place des mesures de protection fermes».
Kottimi Sawadogo, vendeuse de condiments au marché de Kaya: «Nous souhaitons la transparence dans la distribution des vivres»
«Avec la fermeture du marché, nous sommes dans des souffrances. Mais, nous sommes très contentes de ces mesures car nous sommes vraiment dans le besoin. Nous souhaitons la transparence dans la distribution des vivres sinon nous n’allons pas bénéficier de ces dons. Nous ne voulons pas que le marché reste fermer jusqu’au 20 avril car nous ne pourrons pas supporter. Les autorités communales peuvent réorganiser leurs fréquentations (heures d’ouverture et fermeture et dispositions des commerçants) avec des règles fermes comme nous le constatons dans certains pays asiatiques, notamment l’Inde ».
Propos recueillis par Wendkouni Sawadogo (Correspondant)