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Le Mossad aurait joué un rôle-clé dans l’assassinat de Mehdi Ben Barka, selon un livre d’enquête du journaliste israélien Ronen Bergman, récemment publié aux États-Unis. Le fils de l’opposant marocain disparu en 1965 réagit à ces révélations.
Jeune Afrique relevait dans sa dernière édition, la parution aux États-Unis le 30 janvier dernier de Rise and Kill First, Prends l’initiative et tue le premier. Sous-titre de cette traduction d’un livre paru en hébreu : L’histoire secrète des assassinats ciblés d’Israël.
Son auteur, Ronen Bergman, est un journaliste israélien célèbre pour ses enquêtes sur les questions sécuritaires, nucléaires, ou encore son livre La Guerre secrète avec l’Iran. Dans son dernier ouvrage, il raconte l’histoire des assassinats ciblés organisés par le Mossad, le Shin Bet et le service de renseignements militaires.
Ces derniers traquent à travers le monde leurs ennemis depuis des décennies, usant de moyens tout droit sortis de romans d’espionnage. Bergman revient notamment sur la disparition du dirigeant de la gauche marocaine et leader tiers-mondiste Mehdi Ben Barka, enlevé à Paris le 29 octobre 1965. L’enlèvement reste nimbé de mystères et la famille Ben Barka est toujours en quête de vérité
Le journaliste israélien, qui a eu accès à des sources rares au sein de l’appareil sécuritaire, assure que le Mossad a participé à l’élimination du leader marocain. Le fils de l’opposant, Bachir, Maître de conférences en mathématiques appliquées en France, milite activement, à la fois sur les fronts judiciaires et politiques, pour que l’enquête avance. Il co-anime notamment le Comité pour la vérité dans l’enlèvement et la disparition de Mehdi Ben Barka. Il revient ici sur « la piste israélienne » dont fait état Bergman.
Jeune Afrique : Le livre de Ronen Bergman apporte-t-il de nouveaux éléments qui changent votre perception des conditions de la disparition de votre père ?
Bachir Ben Barka : Pas complètement, tout simplement parce que Ronen Bergman écrit régulièrement dans la presse israélienne. En mars 2015, il avait déjà publié un article, avec un autre journaliste, dans le quotidien israélien Yedioth Aharonoth. Il s’agissait d’une enquête sur la possible implication du Mossad dans la disparition de mon père. J’étais d’ailleurs entré en contact avec lui par courrier électronique et nous avions échangé tous les deux. Le juge Cyril Paquaux, du tribunal de grande instance de Paris, avait de son côté envoyé une commission rogatoire en Israël, mais en vain…