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Moratoire sur la dette : « Très insuffisant », juge l’Afrique
Les décisions prises par les institutions de Bretton Woods et par le G20 n’ont pas satisfait les Africains, qui souhaitent une annulation pure et simple.
« C’est une bouffée d’oxygène », estime Qutes Hassane Boukar, responsable de l’Analyse budgétaire d’Alernative espace citoyen (AEC), une des plus importantes ONG du Niger, après la décision du G20 mercredi de suspendre pour un an le service de la dette pour les pays les plus pauvres, dont une quarantaine de pays africains. « Il y a beaucoup de dépenses prévues dans le cadre de la lutte contre la pandémie du coronavirus, le fait qu’il y ait un moratoire permet à ces États de mobiliser les ressources qu’ils auraient pu engager pour rembourser la dette publique », explique M. Bukar.
La RD Congo en pleine polémique des essais de vaccin du Covid-19
La tension est toujours là, palpable. Près d’une semaine après la déclaration fracassante du Dr Jean-Jacques Muyembe, 78 ans, chargé de la riposte sur une éventuelle candidature de la RDC aux essais cliniques d’un vaccin contre la pandémie du Covid-19 d’ici à juillet-août prochain, la polémique est loin d’être close. Non seulement elle a semé le doute dans les esprits, mais elle tombe au plus mal dans un pays qui a une longue histoire avec les vaccins et les campagnes de vaccination. « Nous n’allons pas commencer la vaccination en RDC sans qu’elle soit testée auparavant en Amérique et ailleurs », avait tenté de rassurer le virologue, aussi engagé sur le front de la lutte contre le virus à Ebola, déclaré il y a plus d’un an dans le pays. « Je suis moi-même congolais et jamais des Congolais ne seront utilisés comme des cobayes », avait-il insisté. Trop tard ?
L’Afrique face au Covid-19 : l’invivable confinement
Émeutes de la faim, violences policières, hausse de la criminalité : le durcissement des mesures sur le continent s’est accompagné d’autres défis.
Des femmes et des enfants qui tombent au sol, ensanglantés et piétinés lors d’une distribution de nourriture dans un bidonville de Nairobi, pendant que la police tire des gaz lacrymogènes et charge à coups de bâton. La scène s’est déroulée vendredi dans l’immense bidonville de Kibera, en plein cœur de la capitale kényane. Elle pourrait bien préfigurer la suite, si l’Afrique ne parvenait pas à combiner la lutte contre le nouveau coronavirus et l’aide à des millions de citadins miséreux. « Je lui donne (au gouvernement) une ou deux semaines avant que la situation n’empire. Pas en termes de coronavirus, mais en termes de faim », déclare à l’AFP Kennedy Odede, directeur de Shining Hope for Communities (Shofco), une organisation locale travaillant à Kibera. « Si ça continue comme ça, nous pourrions jouer avec le feu », prévient-il.
Nicolas Bazié