Le Collectif contre l’Impunité et la Stigmatisation des Communautés (CISC) était face à la presse ce lundi 18 mai 2020 à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre était de partager avec l’opinion nationale et internationale leur part de vérité en ce qui concerne le tragique drame survenu à Tanwalbougou.
Deux mois et quatre jours après la conférence de presse sur les tristes évènements de Dinguila et de Barga, le Collectif contre l’Impunité et la Stigmatisation a une fois de plus convié les Hommes de médias pour dénoncer le massacre de douze personnes à Tanwalbougou. Selon le secrétaire général du Collectif, Dr Daouda Diallo sur les 25 personnes qui ont été interpellées dans la nuit du 11 au 12 mai par les forces de défense et de sécurité à Tanwalbougou, 12 d’entre elles ont trouvé la mort au cours de cette même nuit dans les cellules où elles étaient détenues.
Et de poursuivre que ce qui est flippant et choquant, c’est que depuis cinq mois, il est quasiment impossible pour les membres de la communauté peule résidant dans la zone de l’est de se rendre, sans risque, au dispensaire, au marché et même d’emprunter un bus de transport en commun. Ils sont systématiquement enlevés et portés vers une destination inconnue et finissent assassinés. La preuve affirme-t-il:« les hommes et les femmes que nous avons vus sont à la fois tétanisés, hébétés, dégoutés et fatigués. Toutefois, ils disent s’en remettre à Dieu».
C’est pourquoi, ils ont, martèle Dr Douada Diallo, convié les médias pour dénoncer ce qu’ils qualifient de manœuvre divisionnistes des terroristes, des volontaires pour la défense de la patrie, des groupes l’autodéfense koglweogo et de plus en plus de certains éléments des forces de défense et de sécurité.
Par ailleurs, ils exigent:
- l’arrêt immédiat des crimes odieux, et l’arrestation immédiate et sans délai des volontaires pour la défense de la patrie impliqués dans ce nième crime odieux ;
- le relèvement du chef de poste de la gendarmerie de Tanwalbougou, Sayouba Simporé ;
- La protection des témoins;
- l’engament total des autorités de Fada N’gourma dans un processus sincère de vivre ensemble, dans la paix et le pardon ;
- la prise en charge gratuite des survivants et des blessées ;
- le désarmement de tous ceux qui détiennent illégalement des armes de guerre, notamment les milices Koglweogos criminels et les Volontaires pour la défense de la patrie ;
- le respect des codes républicains et sans discriminations par les FDS dans la lutte contre le terrorisme ;
- Une commission spéciale d’enquête impartiale
- Une enquête parlementaire sur toutes les allégations d’exécutions commises par les FDS- Cette commission d’enquête parlementaire doit également s’appesantir sur tous les cas de disparition après des interpellations par des FDS;
- Que les corps enterrés dans la fausse commune soient identifiés et restitués à leur famille pour des funérailles dignes de ce nom;
- Que les circonstances des décès de chaque victime soit établi par un médecin légiste.
Wendemi Annick KABORE