Un groupe de jeunes âgés chacun de 20 ans environs qui ‘’opèrent’’ ensemble, ont été appréhendés le lundi 18 mai 2020 par un groupe d’autodéfense Koglwéogo juste le lendemain de leur cambriolage. Après une perquisition dans leur domicile où le butin a été retrouvé, ils ont été déposés à la brigade de la gendarmerie avant d’être transférés à la Maison d’Arrêt et de Correction de Léo.
Le juge d’instruction a reproché aux jeunes d’être pénétrés frauduleusement dans des lieux de commerce et de commettre le vol. Ayant reconnu les faits, Bouda M explique leur mode opératoire. ’’C’est pendant les heures de couvre-feu précisément vers 2 heures du matin que mon cousin Bouda et moi sommes sortis avec 2 sacs à dos et une pioche en direction du maquis le “P”. Une fois arrivés, nous avons escaladé le mur, enlevé des bouteilles de bières des congélateurs et débranché un décodeur canal+ que nous avons transportés dans nos sacs. À la suite de ce premier forfait, nous avons aperçu un phare de moto et nous nous sommes ‘’cherchés’’ séparément. Me retrouvant seul et possédant la pioche, j’ai continué dans la boutique de Ouédraogo K où j’ai pris des sucreries, des chocolats, un portable, continue Bouda M. En outre, avant cela, nous avons opéré dans la boutique de Kindo B non loin de celle de Ouédraogo K et une autre vers le lycée municipal. Dans ces boutiques, nous avons emporté des cartouches de cigarettes, des boites de sardine et des numéraires, termine BM. Quant à son cousin Bouda N, il reconnait avoir participé aux opérations excepté celle dans la boutique de Ouédraogo K.
À la barre un troisième prévenu Maïga Y déclare avoir été détenu et subi des coups et blessures. Selon lui, les koglwéogo l’ont contraint à avouer qu’il était avec B M et B N dans l’affaire du maquis le “P”. Par ailleurs, les cousins Bouda ont affirmé ne pas connaître M Y et lui non plus ne les a jamais vus si ce n’est dans cette circonstance. Au regard des différents propos sur l’accusation et la perquisition infructueuse du domicile de M Y par la gendarmerie, le Procureur a démontré qu’il n’existe pas des éléments qui l’incriminent et qu’un aveu obtenu par des tortures ne saurait être valable. Par conséquent, il demande au tribunal de relaxer M Y pour infraction non constituée et met les dépends à la charge du trésor public.
Contre Bouda M, le parquet a requis 60 mois d’emprisonnement dont 24 assortis de sursis et une amende de 500 milles avec sursis. Son cousin Bouda N, lui, s’en est sorti avec 5 ans dont 3 ans avec sursis et une amende de 500 milles francs. La délibération est renvoyée au 11 juin 2020.
Zoulkarnine Diasso (Correspondant)