Afin d’accompagner les producteurs pour une campagne agricole 2020-2021 réussie, le gouvernement a adopté cette année un nouveau mécanisme dans la distribution des intrants agricoles. A Boussera localité située à 25km de Gaoua le, chef-lieu de la province du poni, les producteurs ont reçu leurs intrants. Nous sommes allés à leur rencontre le samedi 20 juin 2020.
Dans un magasin de stockage, la commune de Boussera dispose de 22 tonnes de semences améliorées. Des semences composées entre autres de maïs, de sorgho et de riz destinées aux producteurs agricoles. Cette année, la distribution des intrants agricoles connaît un changement. Pour être bénéficiaire, tout producteur doit être recensé dans le dernier RGPH explique Biboté SOME, le responsable du magasin. « Les bénéficiaires reçoivent des messages. Quand ils viennent nous voir, nous les orientons vers une boutique orange money. Après avoir fini de payer, ils reviennent pour être servis »,a-t-il expliqué.
La distribution est effective à Boussera, mais de nombreux producteurs n’approuvent pas la nouvelle méthode. Pour eux les autorités en charge de l’agriculture n’ont pas passé l’information à temps. Salifou Josias Dondassé exprime son mécontentement. Pour lui, Il fallait au préalable passer par la sensibilisation. »Tu te lèves un matin tu reçois un sms, tu ne sais pas si ce sont les arnaqueurs ou pas. En plus, il y a des parents qui ne savent pas lire », a-t-il souligné.
Il poursuit en affirmant que le gouvernement impose les semences aux producteurs. « Tu reçois un message peut-être que tu voulais produire du sésame, ont te dis de venir prendre du maïs. Moi je voulais semer du sorgho rouge maintenant que j’ai eu du maïs je suis obligé de changer ma production », a-t-il déploré. Productrice à Donko, Edite Ouédraogo bénéficie de 30 kg de maïs. Mais elle juge le nouveau système complexe et trop protocolaire.
Victorien DIBLONI (correspondant)