Parvenir à un monde rural organisé et influent, dans le respect de l’environnement et des principes de bonne gouvernance et d’équité, voilà la vision du programme souveraineté alimentaire et droits citoyens dans les régions du nord et centre nord du Burkina Faso (SADC-UF). Face à la presse, ce 25 juin 2020, les membres du programme en question disent lutter pour la promotion d’une agriculture familiales agro-écologique, par la contribution à une citoyenneté active.
Trois personnes sur cinq de la population burkinabè sont alimentairement et financièrement pauvres. Et l’écrasante majorité des personnes alimentairement pauvres vivent en milieu rural dont 25,2% au Nord et 20,4% dans la boucle du Mouhoun. Tel est le constat que la SADC-UF a fait au Burkina Faso. A ce niveau, la présidente du comité de pilotage de la SADC-UF, Mariam Badini, a indiqué que l’atteinte de la souveraineté alimentaire repose en partie sur le droit des producteurs à l’accès à la terre et aux semences.
Selon les résultats d’un sondage livrés par les responsables du programme, 2,2 millions de Burkinabè sont dans un besoin humanitaire de plus en plus croisant dans tous les secteurs. Parmi ces 2,2 millions de personnes, plus de 848 329 étaient des déplacés internes en mai 2020, et plus de 1,2 millions étaient directement privées d’un accès aux soins de santé et d’éducation, et ont besoin d’assistance alimentaire immédiate. C’est justement dans cette dynamique que la SADC-UF, constituée de 10 organisations de la société civile ont décidé de mutualiser leurs efforts et savoir-faire, pour renforcer la résilience des unités familiales dans la région du Nord et la province du Bam dans le centre nord.
A écouter Mariam Badini, le consentement libre et éclairé des populations surtout rurales, est garanti dans le processus d’expropriation des terres agricoles au profit de l’agrobusiness et des industriels miniers. Il s’agit tout simplement pour elle, d’un bardage des ressources du pays, au profit d’intérêts étrangers à ceux du peuple. C’est pourquoi elle interpelle les gouvernants, à faire respecter et considérer les droits des communautés, dans la gestion des ressources.
Nicolas BAZIÉ