Le 27 juin 2019, dans l’objectif d’amener 3 jeunes à abandonner la consommation des stupéfiants, 2 membres du groupe d’autodéfense ‘’koglwéogo » les ont arrêtés. Malheureusement, l’action entreprise a été transformée en meurtre. Ils ont comparu devant le TGI de Léo le 11 juin 2020.Ils devaient répondre de leurs actes.
Devant la barre,le juge a reproché à Kadio D et Yago G d’avoir porté des coups sur 3 jeunes dont l’un a succombé de ses blessures. Reconnaissant les faits, ils ont relaté ce qui s’est passé. ‘’Un jour, aux environs de 17h, nous étions assis à la gare routière et avions vus 3 jeunes qui consommaient la dissolution et des comprimés. C’est ainsi que nous les avons arrêtés, puis appeler notre chef en déplacement à Ouagadougou. Celui-ci nous a ordonnés de leur donner une correction et de les relâcher’’,a introduit Kadio.
‘’C’est suite au coup de fil que nous avons déposé les 3 jeunes dans notre siège où ils été ligotés avec des cordes et corrigés avec une croix de moto. Après 3 minutes de châtiment corporel, ils ont été relâchés. Mais, dans une course pour rejoindre la gare distante de 1,5 km, le regretté est tombé. Ne pouvant pas se relever, nous l’avons remorqué et déposé dans l’ancien marché. Notre chef a été par la suite informé’’, a avancé Kadio D.Q.
‘’Dans la nuit vers 21h, nous avions appris que l’un des 3 a rendu l’âme. Troublés, nous avons une 3e fois rappelé notre chef pour l’annoncer le décès’’, a ajouté Yago G. Mais, selon Zio M,chef des ‘’Koglwéofos’’,le 1er appel est intervenu après avoir infligé la corrections aux enfants ,il était 19h.Le 2e a porté sur l’annonce du décès aux environs de 22h. Zio M a insisté ne jamais donner l’ordre à ses éléments d’infliger une punition à qui que ce soit. Il a terminé en précisant que d’habitude, lorsque des personnes en possession de stupéfiants sont mises aux arrêts, elles sont automatiquement remises aux forces de défense et de sécurité.
À la découverte des éléments de preuve sur l’atrocité commise sur le dos des rescapés et le corps du défunt, une minute de silence a régné dans la salle d’audience. Le chef des koglwéogos, quant à lui observant la photo du corps du défunt, a piqué une crise et n’a pas pu suivre le procès jusqu’à la fin. Pour le procureur, rien ne justifie cette cruauté et aucune loi n’autorise non plus un être humain à traiter son semblable de la sorte. Il a poursuivi en demandant au tribunal une peine à la hauteur de cette inhumanité.
Le 25 juin2020,leTribunal statuant publiquement et contradictoirement en matière correctionnelle et en premier ressort, a déclaré Kadio D et Yago G coupables des faits qui leur sont reprochés et les a condamnés par conséquent à 84 mois de prison et au paiement d’une amende de 1 million de FCFA chacun, le tout ferme.
Zoulkarnine Diasso (Correspondant)