Entrepreneuriat : Achille Kaboré cet étudiant-cordonnier pas comme les autres  

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UN-FUTUR-MEDECIN-COORDONNIER

Achille Kaboré est un étudiant en 4e année de médecine. À ses temps libres, il fait de la cordonnerie son gagne-pain. Il travaille à son propre compte sur fond propre et espère créer de l’emploi. Son atelier est basé au quartier Dagnoên à 150m du juvénat garçon. FasoPiC (FP) est allé à sa rencontre pour mieux comprendre l’activité et les motivations de ce futur médecin.

FasoPiC (FP) : présentez-vous à nos lecteurs.

Achille Kaboré (AK) : Je suis Achille Kaboré, étudiant en 4e année de médecine. J’exerce le métier de la cordonnerie depuis 2008.

FasoPiC (FP) : En quoi consiste exactement le travail d’un cordonnier ?

Achille Kaboré (AK) : Je travaille de 08h à 19h, du lundi au samedi. Dès 08 heures, je suis dans mon atelier lorsque je n’ai pas cours à l’université. Les clients viennent à partir de cette heure pour la réfection de leurs chaussures. Je passe généralement le temps assis pour faire mes différentes tâches. Mon activité consiste essentiellement à réparer les chaussures de tout genre, c’est à dire les coudre, les coller, les nettoyer, les cirer. Il s’agit également de changer les semelles et les talons entre autres. Par ailleurs, j’arrange aussi les sacs et je vends également des lacets, et des chaussures que je confectionne de marque AKCI.

FasoPiC (FP) : Étudiant en médecine, d’où est venu l’idée d’entreprendre ?

 Achille Kaboré (AK) : Depuis 2008, à chaque vacance, j’allais me former en petit métier notamment en cordonnerie. Aujourd’hui je peux confectionner une chaussure entière. Aussi, l’idée d’être un jour indépendant me taraudais l’esprit. En plus de cela, je me suis dit que dans le domaine de la cordonnerie personne n’allait me réclamer un jour, un diplôme pour que je débute, mais plus tôt mes talents. Enfin, vu le milieu de l’emploi, je trouve qu’il est difficile de trouver un travail de nos jours. Ce sont toutes ces raisons qui m’ont motivé à entreprendre.

FasoPiC (FP) : Médecine et cordonnerie n’est-ce pas deux métiers disparates ?

 Achille Kaboré (AK) : Mon objectif est de permettre à d’autres d’avoir de l’emploi grâce à moi. Je ne peux pas travailler tout seul, car les tâches sont multiples et il faut en moyenne une équipe de 5 personnes. En ce moment nous sommes deux.

 FasoPiC (FP) : Quels types de chaussures confectionnez-vous ?

UNE-DES-PRODUCTION-DU-JEUNE-CORDONNIERAchille Kaboré (AK) : Je suis capable de confectionner tout type de chaussures que ce soit en modèle tapette ou claquette. Aussi j’utilise comme matière le cuir, le skaï. Le cuir est disponible tout comme les autres matières, et je l’achète à la maison de l’artisanat.

 FasoPiC (FP) : Qui sont vos clients, et combien le citoyen lambda doit-il disposer, pour avoir une paire de chaussure de marque AKCI ?

 Achille Kaboré (AK) : Nous avons des clients de tout genre. Hommes, femmes comme enfants et de tout âge. Les prix varient d’un modèle à un autre et vont de 2000 à plus pour les chaussures que nous confectionnons.

 FasoPiC (FP) : Vous ouvrez aujourd’hui les portes de votre entreprise. Avez-vous bénéficié d’un fond ?

 Achille Kaboré (AK) : Non, je fonctionne à fond propre. Étudiant en 4e année et boursier j’ai dû épargner pour que mon entreprise voit le jour. J’ai investi environ 700.000fcfa. Je préfère fonctionner ainsi, pour n’avoir de compte à rendre à qui que ce soit.

Propos recueillis par Mireille Bailly

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