Le ministère des Droits humains et de la Promotion civique (MDHPC) a organisé du 9 au 10 septembre 2020 à Manga, une rencontre de concertation sur le droit d’accès des femmes à la terre. Cette rencontre a réunie une vingtaine d’acteurs issus de différents ministères du gouvernement, du milieu associatif et d’Organisations non-gouvernementales.
A l’ouverture des travaux, la ministre des Droits humains et de la Promotion civique, Maminata Ouattara, a indiqué aux participants que la session vise d’une part à partager les expériences et les initiatives existantes et d’autre part à formuler des recommandations en vue de réduire les barrières à l’égal accès à la terre. Elle se veut aussi une base de réflexion à un projet d’élaboration de mécanisme de médiation de différends concernant l’égalité des droits des femmes en matière de succession et d’accès à la terre, tel que recommandé, par le Royaume du Danemark au Burkina Faso, lors de son passage à l’Examen Périodique Universel en 2018. « Ce mécanisme devra venir en complément au système judiciaire classique », a précisé la cheffe du département en charge des Droits humains.
A écouter, Maminata Ouattara, le poids des coutumes et traditions sont principalement les causes de la discrimination dont sont encore victimes les femmes en matière d’accès sécurisé à la terre. Pourtant, elles constituent une frange importante de la population (plus de la moitié) et contribuent à un fort pourcentage à la production agricole. Se basant sur des données d’une étude réalisée en 2019, la ministre a confié, à ce sujet, que dans le secteur agricole qui occupe 70% de la population active, travaillent 83% des femmes assurant 75% de la production alimentaire et ce, malgré leur accès limité à la terre et aux ressources productives. « Il est donc urgent que des mesures idoines soient prises pour rétablir un équilibre entre leur capacité productive et leur espace de production », a-t-elle insisté, tout en appelant de ses vœux que les propositions de solutions au terme de la rencontre de Manga contribuent à faire évoluer positivement la situation de l’accès sécurisée des femmes à la terre au Burkina Faso.
Largo Mamdi (Correspondant)