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OA : Je suis Alimatou Ouédraogo née Traoré. Je suis la secrétaire permanente de l’union nationale des étuveuses de riz du Burkina(UNERIZ).
FP : Présentez-nous brièvement votre structure ?
OA : L’UNERIZ est une organisation composé uniquement de femmes qui œuvrent dans la transformation du riz. L’UNERIZ a été créée en novembre 2010, par 8 organisations de base avec la participation de 2800 femmes membres. Aujourd’hui l’union compte près de 4000 femmes étuveuses de riz reparti ans 12 unions de base qui interviennent dans 7 régions du Burkina Faso.
FP : Quelle est l’activité principale de ces femmes au sein de l’union ?
OA : L’activité principale de ces femmes est la collecte du riz paddy, la transformation et la commercialisation.
FP : le monde entier commémore l’an 108 de la journée internationale du 08mars. Quelle lecture faites-vous de cette commémoration au Burkina Faso?
OA : A mon avis cette journée est une occasion pour l’autre moitié du ciel de faire le bilan de ses droits. En tant que porte-parole de l’UNERIZ, nous constatons que dans certaines localités, le 08 mars était une journée de festivité parce que certaine femmes après un bilan satisfaisant de leurs réalisations organisaient de petites fêtes. Cela n’est pas mal du moment que c’est une fête passagère et que c’est une fois dans l’année.
FP : A cette occasion de commémoration le chef de l’Etat va s’entretenir avec les femmes au palais de sport de ouaga 2000 autours d’un forum. L’UNERIZ a-t-elle reçu une invitation de participation ?
OA : L’UNERIZ a pris part aux différents forums régionaux qui ont été organisé. A ces occasions nous avions présenté les difficultés que les femmes rencontrent dans leurs activités. Pour le forum national l’UNERIZ ne sera pas représenté. J’espère que la voix de toutes les femmes sera valablement représentée.
FP : Le thème de cette année participation de la femme à la gouvernance : état des lieux et perspectives. Quelle action l’UNERIZ mène pour que ce thème soit une réalité au niveau de ces membres ?
OA : nous œuvrons a ce qu’elles soient plus représentée dans les réseaux d‘affaires, que ce soit au niveau communal, régional ou nationale pour qu’elles participent à la gouvernance. Les femmes étaient avant dans un processus de production informelle. Grâce à nos efforts conjugués, elles sont passées à un processus formel.
Le Burkina Faso a été frappé par une double attaque terroriste le 02 mars dernier ; la ministre de la femme de la solidarité national et de la famille a dans un communiqué a invité la population à une commémoration sobre de ce 08 mars. Que pensez-vous de cela ?
Cette année le 08 mars est célébré autour du thème participation de la femme à la gouvernance politique : états des lieux et perspectives. A mon humble avis les premières victimes d’une instabilité politique se sont les femmes car elles sont au cœur de la gouvernance familiale. En cas d’instabilité on rencontre des orphelins, des veuves. Si on se mettait à célébrer le 08 mars comme on avait l’habitude de le faire les années précédentes, cela allait à l’encontre de nos objectifs de réclamer nos droits. Il faut alors être solidaire à l’endroit de ses femmes qui sont en deuil et voir dans quelles mesure nous pouvions en tant que femmes leur apporter du soutien.
FP : Au sein de l’UNERIZ quelles sont les relations que vous entretenez avec les femmes du monde rural ?
OA : Nous entretenons de bonnes relations avec ses femmes parce qu’elles sont les premières actrices de l’Union. Nous travaillons à réduire les difficultés qu’elles rencontrent dans leurs activités. Il s’agit notamment de l’accès au crédit, l’accès aux formations professionnel, l’appui technique pour le développement de leurs productions.
FP : Pour l’amélioration des conditions des femmes. Quelles actions l’UNERIZ mène en son sein pour leur permettre d’avoir droit au foncier ?
Il y a des femmes membre de l’UNERIZ à BAMA, à Douna et à KARFIGUELA qui sont des propriétaires terriens et en même temps transformatrices. Au niveau national nous travaillons en concertations avec certaines organisations telles que la confédération paysanne du Faso. Il y a eu beaucoup d’actions de plaidoyers qui ont été menées pour qu’un pourcentage puisse être voté afin que 30% des terres reviennent aux femmes pendant l’aménagement du territoire.
Mireille BAILLY (Stagiaire)