La ministre déléguée chargée de l’aménagement du territoire représentant le ministre de l’Économie, des Finances et du développement a lancé officiellement le mardi 06 octobre 2020 à Ouagadougou le projet d’appui à l’inclusion financière et l’accès au financement des petites et moyennes entreprises (PAIF-PME). Le projet financé à hauteur de 100 millions USD soit environ 55 milliards FCFA par la Banque Mondiale et l’État Burkinabè couvre la période 2019-2025.
Accroitre l’accès aux services financiers numériques et aux crédits pour des bénéficiaires ciblés, voici l’objectif que vise le projet d’appui à l’inclusion financière et l’accès au financement des Petites et Moyennes Entreprises (PAIF-PME). Pour le coordonnateur du projet Célestin S. Sanon, l’inclusion financière est l’ensemble des dispositifs mis en place pour lutter contre l’exclusion bancaire et financière. De ce fait, le projet PAIF-PME vient pallier les insuffisances du système financier. En effet, le système financier au Burkina Faso est dominé par le secteur bancaire qui représente environ 82% des actifs du secteur. Aussi, explique t-il le poids du secteur de la microfinance dans le secteur financier est relativement faible.
Pauline Zouré, ministre déléguée chargée de l’aménagement du territoire a indiqué que le projet prévu se tenir sur une période de six ans est en adéquation avec la vision du gouvernement en matière d’inclusion financière. « Il intègre les priorités nationales en adéquation avec les orientations du PNDES suivant les axes stratégiques 1 et 3 consistant respectivement à reformer les institutions, moderniser l’administration et dynamiser les secteurs porteurs d’emplois », a expliqué la ministre.
Une année de mise en œuvre, déjà des résultats
Après une année de mise en œuvre du projet, la Banque Mondiale s’est réjoui des résultats déjà acquis. La représentante résidente de la Banque Mondiale Maïmouna Mbow Fam a relevé qu’il s’agit de la mise en place effective du fonds de garantie partielle de portefeuille pour faciliter l’accès des femmes, des PME et des agriculteurs aux crédits.
A en croire dame MBOW Fam, cette garantie partielle de portefeuille entièrement gérée au niveau national et offert aux banques communes aux institutions de microfinance est une première dans la sous-région. Toute chose qui réjouit également Martial GOEH-AKUE président de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers du Burkina (APBEF-BF). Pour GOEH-AKUE, le niveau d’inclusion financière au Burkina Faso était faible et présentait de profondes disparités. Citant les résultats de l’enquête de FinScope réalisée en 2016 dans le cadre de l’élaboration de la stratégie nationale de la finance inclusive, il indique que 39% de la population adulte n’avait accès à aucun service financier formel ou informel au niveau national.
Le projet est articulé autour de trois composantes que sont l’augmentation des comptes de transaction, le renforcement des capacités institutionnelles afin d’accroître l’inclusion financière et l’augmentation de l’accès des agriculteurs et des PME aux crédits.
Mireille Bailly
