Festival dagara : « du regret aux absents! »

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FESTIVAL-DAGARA

Le FESCUDA, le Festival de la culture Dagara est à sa 9ème édition. Déroulé du 23 octobre au 25 octobre 2020, ce festival a pour objectif de promouvoir la culture du peuple dagara, dans la capitale burkinabè. Viande de chien, dolo fait à base du sorgho rouge, plat local comme le « djôdjô » et danse traditionnelle sont entre autres les caractéristiques de cette communauté de la région du Sud-ouest.

La 9ème édition du festival de la culture dagara  s’est tenue du 23 au 25 octobre 2020 à Ouagadougou. Pendant 72h, la bière et le dolo ont coulé à flot, la viande du chien, du porc et le djôdjô ont été consommés, sans oublier les pas de danse Dagara effectués par les amateurs de ladite culture. Cette manifestation aussi grande soit-elle, a mobilisé de nombreux Dagara ainsi que d’autres ethnies dans un même  espace, dans le seul but de promouvoir cette culture. Des prestations d’artistes, de troupes traditionnelles et de danses individuelles ainsi qu’un défilé de mode en tenue Dagara sont les moments forts de cet évènement organisé chaque année.

PROMOTEUR-DU-FESTIVALSelon l’initiateur FESCUDA Serge Dabiré, la principale mission du festival c’est de valoriser et perpétuer la culture dagara. Ainsi, neuf ans après, le promoteur se dit être fier de son initiative, car le bilan est satisfaisant avec un objectif atteint. « Aujourd’hui la modernité est en train de gagner du terrain, alors que nous avons notre identité propre à nous. C’est pourquoi j’ai décidé d’initier cet évènement depuis 2011, afin de promouvoir et sauvegarder la richesse de la culture dagara », a-t-il dit.

« L’appréciation que je fais aujourd’hui ajout-il, c’est que le FESCUDA n’est plus un festival nouveau pour les Burkinabé parce que, nous n’avons même plus besoin de faire une communication sur cette activité. Actuellement il suffit juste de déterminer la date et le lieu et les gens eux-mêmes feront la communication et la mobilisation ».

En terme de bilan, « je peux dire qu’il y a de la satisfaction, le dagara se ressent beaucoup dans sa culture donc l’objectif est atteint. Les éditions prochaines nous comptons innover avec l’insertion de la formation au profit de la jeune génération. Il ne faudrait pas que les gens viennent danser et repartir sans rien apprendre. Il faut que nous arrivons à laisser quelque chose à nos enfants, sinon ça sera vraiment une perte », a laissé entendre Serge Dabiré promoteur de FESCUDA.

REPRESENTANT-DU-PARRAINDésiré A Somé, représentant le parrain de cet évènement Monseigneur DER  Raphael Dabiré, a jugé l’initiative plus que nécessaire, dans la mesure où elle constitue un cadre de retrouvaille et d’apprentissage, surtout pour la jeune génération.  C’est pourquoi il appelle la communauté dagara à soutenir le promoteur pour la pérennité du festival.

« Nous avons accepté parrainer le FESCUDA, pour que la culture dagara continue d’exister. Il y a assez de Dagara qui sont en ville et qui ne connaissent pas leur culture.  Le FESCUDA est une occasion pour toutes ces personnes qui vivent hors de leurs villages de connaitre la culture.  Beaucoup viennent apprendre ici à danser et à chanter.   Aujourd’hui nous n’avons plus le temps d’envoyer nos enfants au village pour apprendre la culture. C’est une grosse opportunité à saisir pour eux », a expliqué Désiré A Somé.

LES-EXPOSITIONS
Viande de chien

Les exposants venus nombreux pour la commercialisation de divers produits ont exprimé leur grande satisfaction pour la tenue de l’évènement.  En effet, des vendeurs de la viande de chien, de porc, en passant par le dolo et la bière, chacun s’est frotté les mains parce que le marché a été généreux.

« Tout d’abord je suis à ce festival parce que je suis Dagara et il était nécessaire pour moi de contribuer à la promotion de ma culture. Maintenant en tant qu’exposante je vends le dolo, et ça marche bien.  Il y a vraiment de la clientèle et je suis très contente. Pour les autres Dagara qui n’ont pas pu effectuer le déplacement pour vivre l’évènement, je pense que c’est du regret pour ces derniers », a laissé entendre une vendeuse du dolo.

DANSEURS-TRADITIONNELS
Les professionnels de la danse dagara

A l’image de la vendeuse du dolo qui a exprimé sa satisfaction par rapport à la rentabilité du marché, Abass Michael Traoré, ce jeune vendeur de la viande de porc  ne dira pas le contraire. A l’en croire, tout a bien marché. « Je prends part au festival en tant que vendeur de la viande de porc. D’ici là je vais rentrer parce que la viande est déjà finie. Je suis très content car ça marché. On se sent au village quand on prend part à un tel festival. Il est vraiment temps de promouvoir la culture africaine de façon générale. Je ne sais pas ce que nous allons apprendre à nos enfants, si nous ne nous intéressons pas à la culture. J’apprécie beaucoup cette initiative et j’encourage beaucoup le promoteur du festival dagara », a indiqué Abass Michael Traoré.

Les vendeurs de la viande de chien se faisaient remarqués au loin par leurs grosses marmites au feu, avec les attroupements. Rendez-vous est pris pour 2021, pour la 10ème édition.

 MICHEL CABORE/ NICOLAS BAZIE 

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