La campagne électorale est effective depuis le 31 octobre 2020 au Burkina Faso. Les différents états-majors des partis politiques sont à la conquête de l’électorat. Sur le site d’or de Galgouli dans la région du sud-ouest, nombreux sont les orpailleurs qui disent ne pas être informés de cette campagne. Aucun mouvement d’un parti politique sur ce site.
L’effervescence de la campagne électorale n’est pas au rendez-vous sur le site d’or de Galgouli. A l’entrée tout comme à la sortie du site aucune affiche, aucun poster ni un mouvement d’un parti politique. Les orpailleurs vaquent à leurs occupations quotidiennes.
Nous partons à la rencontre de Pascal Kambiré, concasseur de roches. Il affirme être informé de l’ouverture de la campagne présidentielle et législative. « On a entendu dire qu’il y’a des élections qui doivent se tenir. Les candidats sont en pleine campagne mais pour le moment on a vu personne ici d’abord. Vous savez aujourd’hui c’est l’argent qui fait tout, là où nous on gagne, c’est là-bas on s’en va, on est préoccupé par nos activités mais s’ils viennent on va les écouter. J’ai ma carte d’électeur et je compte aller voter le jour des élections ». Un peu plus loin, nous retrouvons Alfred Bonkian un autre orpailleur. Lui, il affirme avoir appris les nouvelles des campagnes électorales à travers d’autres canaux. « Ici on ne sent rien, on entend parler de ça à la radio mais physiquement, ils ne sont pas arrivés à notre niveau. S’ils viennent on va les écouter. Le fait qu’ils ne viennent pas ça nous fait mal, c’est comme si nous on n’est pas considéré ».
Pour Ahmed Camara gérant d’une boutique de produits cosmétiques sur le site d’or de Galgouli, d’autres facteurs peuvent expliquer cette morosité de la campagne électorale. « Moi je pense que c’est par manque de sensibilisation des orpailleurs. Sur le site d’or les gens disent que ce sont des délinquants qui sont ici pourtant, ce n’est pas tout le monde »
Cependant, les attentes des orpailleurs du nouveau président qui sera élu au soir du 22 novembre sont nombreuses. Il s’agit d’accompagner les orpailleurs en augmentant le prix d’achat de l’or qu’ils jugent faible actuellement et rendre moins couteux leurs matériaux de travail. Sur le site d’or de Galgouli, la température de la campagne est certes morose, mais les travailleurs des lieux désirent tout de même des élections apaisées au soir du 22 novembre.
Victorien Dibloni (Correspondant)
