Le centre d’information et de formation en matière des droits humains en Afrique, CIFDHA a organisé un café citoyen avec les jeunes le samedi 14 novembre à Gaoua. Cette activité s’inscrit dans le cadre du programme Présimètre. Au cours de la rencontre, des panels et échanges à bâton rompu ont été les points saillants.
Ce sont des centaines de jeunes issus de structures associatives qui ont répondu présent à ce café citoyen. Pendant près de deux heures des communications et échanges ont lieu autour du thème « jeunesse et militantisme associatif et syndical».
Dès l’entame, une communication introductive sur la plateforme « Le Présimètre » a été animée par Thomas Ouédraogo, webmaster à DIAKONIA. Monsieur Ouédraogo a présenté « Le Présimètre » comme un programme de renforcement de la redevabilité politique et économique. Pour lui, il s’agit d’un monitoring citoyen des politiques publiques à travers les TIC. Aussi, il ajoute que c’est une plateforme impartiale de dialogue et de veille citoyenne qui travaille avec 15 partenaires. Le Présimètre évalue les engagements pris par le pouvoir en place. Pour, cela elle vérifie les actions du gouvernement et compare les réalisations avec les engagements. Thomas Ouédraogo a prié les jeunes de s’inscrire sur la plateforme pour une participation à la veille citoyenne.
Le directeur régional de la jeunesse et de la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes Dendeol Iminazi Somda est intervenu sur le militantisme associatif. Il a fait l’état des lieux des structures associatives de la région du Sud-ouest et a indiqué que la plupart des jeunes de nos jours confondent la vie associative et économique. « Quand on parle d’association, les jeunes qui s’impliquent s’attendent à être rémunérer pour une quelconque action menée» a-t-il regretté. Il a donc invité les jeunes à s’approprier les services de la direction régionale et celles provinciales en charge de la jeunesse.
Le sous-thème sur le militantisme syndical a été décortiqué par le coordonnateur régionale des syndicats de l’éducation du Sud-Ouest Sansan Bienvenue DA. Pour lui, le syndicaliste appartient à un corps de métier du public ou privé ; Il prend l’engagement de travailler volontairement à défendre l’intérêt général. Selon monsieur Da, le militantisme associatif et le militantisme syndical se rejoignent en ce sens que c’est le sacrifice de l’individuel dans le collectif. « Le militantisme syndical défend les intérêts dans un cadre bien donné. La coalisation est nécessaire, elle aboutit à un résultat meilleur » a-t-il indiqué. Il a par ailleurs appelé les jeunes à ne pas individualiser leurs intérêts.
Présent à ce café, le Président de la coordination régionale de la jeunesse, Ollo Olivier Kambou s’est réjoui de la forte mobilisation des jeunes. « Les jeunes occupent un fort pourcentage de la population du Burkina. Malheureusement, ils sont absents dans les sphères de décisions. Les jeunes prennent conscience de plus en plus de la nécessité de leur représentativité dans les hautes instances du pays. L’insurrection de 2014 y est pour quelque chose » a déclaré monsieur Kambou. La coordonnatrice régionale des femmes Naaba Lucie Kambiré quant à elle, a encouragé la gente féminine surtout la frange jeune à plus d’engagement. Au cours de la rencontre, l’occasion a été donnée aux participants de poser des questions d’éclaircissements et de faire des suggestions. Les questions ont porté autour des conséquences néfastes du militantisme associatif et syndical, à comment faire comprendre aux jeunes l’intérêt du militantisme. A ces questions, les panélistes ont apporté des réponses satisfaisantes pour les participants.
Une initiative saluée à sa juste valeur
Selon le coordonnateur de Programme au niveau du centre d’information et de formation en matière des droits humains en Afrique CIFDHA, Tegwendé Fabrice Guéné l’objectif recherché à travers ce café est de désacraliser la question du militantisme et de faire ressortir son importance pour la société entière. « L’essentiel est que nous puissions faire comprendre à la jeunesse qu’elle a sa pierre contributive à travers un engagement militant. Nous sentons un véritable intérêt pour la question et nous sentons leur engouement. Le message est reçu et notre objectif est atteint » s’est-il réjouit.
Kam Elisée est étudiant en science biologique appliquée, président de l’Initiative Républicaine pour l’Intégrité et la Solidarité, IRIS. Il apprécie positivement cette opportunité « J’ai compris qu’être syndicaliste, ce n’est pas être en guerre avec l’Etat. Être syndicaliste, c’est défendre l’intérêt général » nous a confié Kam Elisée.
L’étape de Gaoua est la dernière pour le centre d’information et de formation en matière des droits humains en Afrique CIFDHA après les 12 autres régions du Burkina. Il a bénéficié du soutien de la coopération allemande et de l’ONG DIAKONIA.
Victorien DIBLONI(Correspondant)