Depuis le 31 octobre dernier, les différents candidats aux élections couplées du 22 novembre sillonnent les villes et campagnes du Burkina, à la pêche de l’électorat. Dans cette course pour la conquête des voix, l’une des armes utilisées pour convaincre les populations est sans doute le projet de société du candidat. Ainsi, dans son programme présidentiel, Gilbert Noël Ouédraogo, candidat de l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement africain (ADF/RDA), propose des pistes de solutions pour l’unité nationale, la cohésion sociale, la paix et la réconciliation nationale.
Pour l’unité nationale, la cohésion sociale, la paix et la réconciliation nationale, une fois élu président du Faso, au soir du 22 novembre dit le candidat, « je s’engage », à lancer et à mettre en œuvre les mesures suivantes :
- Convoquer un forum national sur la démarche de la réconciliation nationale en vue d’adopter une feuille de route consensuelle sur la réconciliation nationale (engagement à exécuter dans les 3 mois suivant mon investiture) ;
- Implémenter la feuille de route de la réconciliation adoptée par l’ensemble des forces vives ;
- Mettre en place une stratégie de mobilisation des femmes dans la recherche de la cohésion sociale et de la réconciliation ;
- Travailler à rationaliser les institutions de la république pendant le quinquennat (Haut conseil pour la réconciliation nationale et l’unité nationale (HCRUN), Haut conseil du dialogue social (HCDS), le médiateur du Faso, le Conseil économique et social (CES) ;
- Consacrer la fête nationale de l’indépendance « Journée nationale de l’unité nationale » pour consolider notre vivre-ensemble. Cette fête sera également l’occasion de célébrer la journée des communautés burkinabè avec pour objectif de favoriser l’interpénétration desdites communautés ;
- Elaborer un référentiel sur l’équilibre régional à prendre en compte dans toutes les politiques sectorielles afin de réduire les déséquilibres entre les régions. Ainsi, toute politique publique sera analysée à l’aune de la façon dont elle impacte l’équilibre régional. A titre illustratif, dans le domaine de la santé, la priorité dans la construction des centres de santé doit être donnée aux régions où les besoins en santé sont les plus urgents. Une telle approche permettrait de réduire à terme les inégalités de développement entre les régions ;
- Instaurer un quota de 30% pour les jeunes (hommes et femmes) dans les postes électifs et nominatifs ;
- Valoriser l’apport des jeunes à la gouvernance du pays par la mise à la disposition du Conseil National de la Jeunesse d’un budget institutionnel de fonctionnement annuel au même titre que les institutions de l’Etat ;
- Nommer le Président du Conseil National de la Jeunesse comme Conseiller Technique du Premier Ministre sur les questions de Jeunesse ;
- Instituer un poste de Conseiller genre dans tous les départements ministériels ainsi que les Institutions, y compris la Présidence du Faso et la Primature, afin d’assurer la transversalité du genre dans les politiques publiques.
- Adopter une nouvelle politique nationale genre pour assurer l’égalité de droits entre hommes et femmes et la prise en compte systématique du genre dans toutes les politiques publiques ;
- Rendre effectif le respect des droits humains et de la citoyenneté responsable ;
- Améliorer l’administration du système judiciaire ;
- Assurer l’indépendance du pouvoir judiciaire. Aucune interférence du pouvoir exécutif ou du pouvoir législatif ne sera tolérée ;
- Engager les réformes contenues dans le pacte national pour le renouveau de la justice de 2015, pour redonner aux magistrats la confiance qu’ils ont perdue auprès du justiciable ;
- Améliorer les conditions de détention et éradiquer la surpopulation carcérale ;
- Assurer les droits humains et les libertés fondamentales garantis par la Constitution tant aux Burkinabè qu’à toute personne résidant dans notre pays, notamment la liberté d’expression et de manifestation, la liberté de presse, le droit de ne pas être poursuivi pour ses convictions politiques ;
- Libérer toutes les personnes détenues pour opinion politique et permettre le retour des exilés politiques en toute sécurité et dignité ;
- Rendre effective la décentralisation telle que prévue par la constitution et les lois de la République, longtemps plombée par des logiques politiciennes qui handicapent les principes de transferts et de subsidiarité ;
- Tenir les états généraux de l’Administration publique pour corriger les dysfonctionnements ;
- Appliquer le Code de conduite de l’Agent public de l’État à tous les niveaux ;
- Dépolitiser l’Administration publique et instaurer un système de gestion axé sur les résultats ;
- Instaurer les principes de mérite, de compétence, d’efficacité et de redevabilité ;
- Accélérer la modernisation de l’administration publique ;
- Mettre en place l’opération « administration propre » : cette opération consistera à appliquer la tolérance zéro à la corruption.
La Rédaction