Après des escortes mouvementées d’hommes politiques, des stades pleins recto verso, des danses au rythme de la musique traditionnelle et moderne dans les places publiques et bien d’autres manifestations grandioses lors de la campagne électorale, avec un semblant de respect des gestes barrières, le Coronavirus aussi a décidé de montrer son vrai visage. Actuellement, le nombre de contamination ne fait qu’augmenter. On enregistre également des décès des suites de cette maladie, surtout à Bobo Dioulasso, la deuxième ville du pays.
Malgré que la pandémie de la maladie à coronavirus soit présente au Burkina Faso selon les autorités sanitaires, de grandes manifestations sont organisées comme s’il n’y avait rien de grave. Les Burkinabè ont élu leur nouveau président par les urnes, le 22 novembre dernier. Ainsi, pendant la campagne électorale, à voir les grandes mobilisations par-ci par-là, il était difficile de croire que la maladie existe vraiment dans le pays. Pourquoi avoir fait fi de l’existence de la maladie lors de la campagne électorale, en organisant de grandes manifestations ? Pourquoi l’on ne s’est pas soucié du non-respect des mesures barrières lors des mobilisations ? Grammaticalement bancales, ces questions hantent beaucoup les esprits. Dans cette dynamique, certains pensent qu’il y a assez de non-dits qui entourent cette question.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les autorités qui demandaient aux populations de respecter strictement les mesures barrières (distanciation sociale, port du cache nez, l’utilisation du gel hydro alcoolique), sont les mêmes qui agitaient le sang de la foule à travers des discours, pendant les grandes mobilisations de campagne électorale. Comme si le virus avait décidé de se reposer en ce moment-là, aucune disposition n’a été prise pour minimiser la propagation de la maladie. Et voilà qu’on assiste aujourd’hui à une augmentation continue de contaminés.
Après les élections, le Burkina Faso a célébré le 11 décembre passé, le 60e anniversaire de son accession à l’indépendance. A Banfora, la ville qui a abrité les festivités de cet évènement, c’est le même scénario qui s’y est produit, pourtant des populations des villes et campagnes ont pris part à cette commémoration. C’est après un réveil tardif, que les autorités se sont rappelées de l’existence de la Covid-19 dans le pays, en conseillant aux gens de faire attention parce que la maladie est toujours d’actualité.
Le non-respect des gestes barrières par les populations trouve peut-être ses explications dans la manière dont le gouvernement s’est comporté avant, pendant et après la tenue de la campagne électorale. D’aucuns soutiennent dans ce sens qu’il y a de fausses déclarations concernant le nombre de contaminés.
Nicolas Bazié
