Dans le cadre du Festival des Identités Culturelles (FestiC) qui se tient du 12 au 18 décembre 2020, Me Frédéric Titanga Pacéré, parrain de la troisième édition a , au cours d’une rencontre d’échange avec les organisateurs du festival, discuté de l’histoire d’un groupe ethnique du Burkina Faso “ les yarcés”. La cérémonie d’échange a eu lieu le mercredi 17 juin 2020 à Ouagadougou.
Le Burkina Faso, pays des Hommes intègres dans son ampliation comprend plusieurs groupes ethniques dont les “Yarcés ». Les “ yarcés » (singulier Yarga) sont une fraction des mossés qui constituent aujourd’hui la moitié de la population du Burkina Faso. Selon maître Frédéric Titinga Pacéré, si on considère l’histoire des “ yarcés » en liaison avec les mossis qu’ils ont adoptés, il y’a des principes qui surprennent. Pour lui, les yarcés proviennent d’autre “ monde ». En premier lieu, dit-il : « on peut les caractériser comme originaires du Mandé, musulmans et commerçants ».
Parlant de leur existence au Mogho, Me Pacéré a souligné que ce groupe ethnique est présent depuis 1337, c’est-à-dire depuis l’époque du Mogho Naaba “ Naamdé ». En ce qui concerne leur cohabitation avec les mossés, « c’est le vivre ensemble, c’est la cohésion sociale, c’est le même peuple. Seulement, ils ne pratiquent pas la religion traditionnelle », nous enseigne l’avocat et homme de culture. Au sujet du langage du griot, Me Pacéré explique que lorsqu’il interprète les “ yarcés” il dit ceci :« tôt le matin cause avec Dieu, le soleil se lève à tel moment, cause avec Dieu, le Soleil s’incline cause avec Dieu; c’est la prière, les cinq prières des musulmans». Et de préciser que cela signifie qu’ils ont la liberté d’exercer à plusieurs niveaux.
En outre, le parrain de la troisième édition du FestiC a précisé que concernant leurs fonctions dans le Mogho, les “yarcés » sont considérés comme les gestionnaires des marchés par les mossés avaient peur du problème des finances, du problème du commerce. Ce qui fait qu’il y’avait toujours deux chefs au niveau du marché (le ragnaaba qui est de la famille du chef qui s’occupait de tuer les poulets pour les sacrifices) et un “ Yarga » qui était chargé de faire des prélèvements au marché. Et de poursuivre que ce peuple qu’ils ont adopté depuis 1337 jusqu’en 2020, selon le Tarik Es Soudal, n’a jamais eu d’altercation avec une quelconque ethnie. « C’est pourquoi, également, on n’a jamais entendu interdire aux yarcés de pratiquer leur religion. Ils sont libres et ils font tous », a conclu Me Pacéré.
Wendemi Annick KABORE