Le président du Parlement burkinabè, Alassane Bala SAKANDE a été élu le 28 décembre dernier par ses pairs par 123 voix sur 127 députés. Les partis d’opposition CDP, UPC, ADF/ RDA, Agir ensemble ont respectivement 20, 12, 3 et 2 députés mais l’opposition n’a pas daigné présenter un candidat ne serait-ce que pour la forme, le principe et l’élégance républicaine ! Comment comprendre l’inertie de cette opposition face à l’hégémonie du pouvoir KABORE ? Victime de ses errements, notre opposition, à bout de souffle accepte ainsi sa reddition, préférant rendre les armes. Les contempteurs d’hier du pouvoir en place sont donc rentrés aujourd’hui dans les rangs.
Au sortir du double scrutin présidentiel et législatif, Roch KABORE se révèle comme seul maître du jeu politique. La posture de main tendue et de dialogue politique si chère au Président du Faso aiguise l’appétit d’une opposition en quête de strapontins ministériels. Dans le futur gouvernement, cette opposition attend de voir à quelle sauce politique elle sera dévorée sous le menu de la réconciliation nationale.
Au cours de ce mandat, le pouvoir risque de ne trouver d’opposition, qu’à l’extérieur du parlement. Notre opposition, traditionnellement hostile est profondément divisée et moribonde. Elle a du mal à retrouver ses repères et même si le CDP doit présider aux destinées du CFOP, son leader Eddie Komboigo a donné des gages qu’il a animera une ‘’opposition constructive’’ ! Manque de culture d’opposition ou démarche aux antipodes de la vitalité démocratique ? Qui alors, pour challenger le gouvernement sur sa politique ? L’opposition burkinabè a échoué dans sa volonté de contraindre à la présentielle, le candidat du parti au pouvoir à un second tour. Au parlement, les forces politiques de l’opposition optent aussitôt pour le ‘’low profil’’. Quand on goutte à la facilité, on ne doit pas s’étonner du film actuel.
Ag Ibrahim
