2020, cette année a été décisive pour certains pays de l’Afrique de l’Ouest qui ont tenu une élection présidentielle. Contestations des résultats des urnes par l’opposition politique et massacre entre citoyens en Côte d’Ivoire, rififis en Guinée Conakry, cris à la fraude électorale au Burkina Faso et bisbilles sur la crédibilité des résultats des urnes au Ghana bref, l’année 2020 n’a pas été comme les autres dans ces pays ouest africains.
Le Burkina Faso, le Ghana, la Côte d’Ivoire et la Guinée Conakry ont fait parler d’eux après leurs scrutins présidentiels. En effet, alors que le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara et son homologue Guinéen Alpha Condé sont accusés par leurs opposants d’avoir violé la constitution pour se présenter une troisième fois aux élections, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso et Nana Akufo Addo du Ghana ont aussi dû faire face à des contestations des résultats provisoires électoraux (des contestations qui n’ont pas abouti) par leurs opposants.
En Côte d’Ivoire, il a fallu la croix et la bannière pour que les élections se tiennent en 2020, surtout quand on sait que l’opposition était contre la tenue des élections à la date indiquée, c’est-à-dire le 31 octobre dernier. Et, Alassane Dramane Ouattara qui, après la mort de son dauphin Amadou Gon Coulibaly, a décidé de se présenter une troisième fois aux élections, a certainement eu des ‘’maux de tête’’, suite aux contestations qui venaient de divers horizons. Des contestations dans lesquelles l’on a enregistré malheureusement 85 morts. Conscient donc du danger, le président Ouattara a été contraint de faire sortir ses ‘’griffes’’, pour ramener certains de ses opposants farouches dans les rangs. Le rouleau compresseur qu’il a mis en place écrase voire étouffe sans pitié, ses adversaires politiques qui sont obligés de se taire ou de quitter le pays, au risque de se voir jeter en prison.
C’est ainsi qu’il a lancé un appel à la réconciliation nationale, délivrant dans la foulée deux passeports à l’ancien président Laurent Gbagbo, bernant au passage ‘’m’ba » Henri Konan Bédié, en démolissant le fameux Conseil national de transition qui avait été mis en place. Alassane Ouattara est-il soudainement devenu un bon samaritain ? En tout cas, il a remporté les élections avec 94% des voix, et a été investi contre la volonté d’Ivoiriens. Les Ivoiriens attendent de voir comment il va manœuvrer pour faire revenir Laurent Gbagbo et Soro Guillaume à Abidjan, et comment il va conduire la réconciliation qu’il a annoncée à coup de pompe.
Aussi, ce même son de cloche a retenti en Guinée Conakry. Infecté par le virus du troisième mandat, Alpha Condé 82 ans, a aussi eu chaud avec l’opposition guinéenne qui n’a pas voulu se laisser faire. Là aussi, les violences et les actions répressives ont fait des morts. Plusieurs opposants, ainsi que des membres de la société civile, ont été entendus par la justice, pour troubles à l’ordre public. Le parti de l’opposant principal Cellou Dalein Diallo (assigné à résidence de facto, en l’absence d’inculpation) a dans ce sens, dénoncé des « arrestations arbitraires ». Néanmoins, Alpha Condé remporte 59,50% des suffrages
Au Burkina Faso et au Ghana, les résultats des élections ont été contestés dès leur proclamation, mais cela n’a pas fait couler beaucoup d’encre et de salive ou engendré des manifestations de rue, au point où on déplore des pertes en vie humaine, comme ce fut le cas en Côte d’Ivoire et en Guinée Conakry.
Cependant, avec ce que ces pays ont traversé dans l’année 2020, pendant les élections, faut-il craindre pour 2025 ?
Nicolas Bazié