La cour des comptes a dévoilé son rapport public 2019, ce mardi 26 janvier 2021 à Ouagadougou. L’objectif de cet exercice consiste à publier les résultats des enquêtes réalisées dans des structures publiques, en matière de conformité avec la loi, en vue d’améliorer la gouvernance.
Le rapport public annuellement produit par la cour des comptes tire son fondement de l’article 128 de la loi organique n° 014-2000/AN du 16 mai 2000, qui dispose que tous les ans, la cour examine les observations faites à l’occasion des diverses vérifications effectuées, pendant l’année précédente et produit, avec celles qu’elle retient un rapport. C’est dans cette logique que le rapport d’audit 2019, a été présenté à la presse ce mardi 26 janvier, après avoir été remis au président du Faso, dans le but de suggérer toutes reformes jugées nécessaires.
Constitué de deux grandes parties, la première partie du rapport est consacrée aux principales observations et recommandations retenues par la cour des comptes à l’occasion des contrôles des opérations de l’Etat, des collectivités territoriales et des entreprises publiques. Quant à la deuxième partie du rapport, elle met l’accent sur les suggestions découlant de la persistance des constats antérieurs faits par la cour des comptes et jette un regard critique sur la mise en œuvre des reformes des finances publiques suite à l’internalisation des directives de l’UEMOA.
S’agissant du contrôle des opérations de l’Etat, il a porté sur le centre hospitalier régional de Koudougou sur la gestion 2016 à 2018. De façon précise, les évaluations ont concerné le processus de la commande publique, la gestion des stocks des médicaments, des consommables médicaux et du matériel médicotechnique. Le rapport rapporte que 79,59% des recommandations ont été prises en compte et 13,27% sont en cours d’exécution.
Au titre des opérations des collectivités territoriales, le contrôle a porté sur la gestion du conseil régional du centre-Est, exercice 2014-à 2017, et de la commune urbaine de Koupéla, exercice 2015-2017. A ce niveau, la cour a relevé des dysfonctionnements et identifié leurs causes avant de formuler des recommandations à l’endroit des structures contrôlées.
Jean Emile Somda, 1er président de la cour des comptes a indiqué que les contrôles ont également permis de relever quelques insuffisances au niveau de la Loterie nationale burkinabè (LONAB), pour l’exercice 2014-2016. En termes de manquements, la cours des comptes note la non transmission des pièces justificatives des dépenses effectuées, le manque de transparence dans la passation des marchés publics. Autre fait grave constaté, dit le président de la cour des comptes, la LONAB a débloqué une importante somme destinée à soutenir les activités d’une association de femmes décortiqueuses intervenant à Bagré pôle. Cependant, depuis 2014, les femmes ne sont toujours pas entrées en possession de leur argent.
Partant donc de cet exemple, pour une meilleure gestion des structures publiques, la cour des comptes exhorte le gouvernement à prendre en compte toutes ses différentes recommandations formulées dans le rapport.
MICHEL CABORE