Burkina Faso : le ministre de la Réconciliation rencontre une association pro-Compaoré
Journée marathon mardi 26 janvier pour Zéphirin Diabré, ministre d’État, chargé de la Réconciliation nationale. Dans son cabinet, il a reçu, d’une part, quatre organisations représentant les parents de victimes de l’insurrection populaire de 2014 et du coup d’État manqué un an après. Et il a également rencontré d’autre part les organisations de la société civile militant pour un retour au pays des exilés, notamment celui de l’ancien président Blaise Compaoré. Mais à la sortie de la rencontre, l’ambiance a été parfois tendue. Pour le ministre d’État Zéphirin Diabré, l’un des objectifs était de mettre d’accord les représentants des victimes de l’insurrection et du coup d’État manqué, et les blessés. C’est en rang dispersé que ces différentes associations ont été reçues par le ministre. Pour un apaisement des cœurs, il faut passer par la case « vérité » selon Dramane Ouedraogo, le président de l’Association des blessés de l’insurrection populaire (Abip) d’octobre 2014 : « Il faut que ceux qui ont donné l’ordre de nous maltraiter, de nous matraquer et de nous tirer dessus avec des balles, acceptent de reconnaître qu’ils ont eu tort et que ils demandent publiquement pardon. Mais si on enlève la justice et qu’on parle seulement de réconciliation, alors là, il y a un problème. »
Mali : dissolution du CNSP, le président N’Daw reçu à l’Élysée
Le Comité national de salut pour le peuple (CNSP), organe créé par les militaires putschistes du 18 août dernier au Mali, est officiellement dissous. C’est ce qu’indique un décret signé notamment par le président de transition et le Premier ministre Moctar Ouane. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) avait encore récemment demandé avec insistance la dissolution de cet organe qui renforçait le pouvoir des militaires. Même si cette dissolution est un événement, les militaires n’ont pas totalement disparu. Le CNSP est désormais officiellement dissous, mais ses principaux responsables militaires ne sont ni retournés dans les camps ni au chômage. Par exemple, l’ex-président du CNSP, le colonel Assimi Goïta, occupe déjà le poste de vice-président de la Transition, il est le numéro 2 du régime. L’ancien vice-président du comité dissous, le colonel Malick Diaw, est quant à lui, déjà à la tête du Conseil national de transition, organe législatif. D’autres grosses pointures de l’ex-junte occupent depuis un moment des postes régaliens au sein du gouvernement. Malgré tout, la dissolution du CNSP est un évènement. Les pressions diplomatiques de la Cédéao ont donné des résultats. Ensuite, Kati, ville-garnison située près de Bamako et fief de l’ex-junte sera de moins en moins une direction prisée. Par ailleurs, ici des hommes politiques espèrent avoir maintenant des coudées plus franches avec les militaires. Et si tout fonctionne comme prévu, on prend un virage pour le retour des civils au pouvoir. Les membres du Conseil national de transition travaillent actuellement sur les textes qui doivent conduire à des élections transparentes. Il reste à associer à ce travail une importante partie de la classe politique malienne non représentée au CNT.
OIF : Jean-Marc Berthon, le directeur de cabinet de Louise Mushikiwabo, démissionne
Ancien conseiller d’Emmanuel Macron, Jean-Marc Berthon, qui était en poste depuis 2019, a été immédiatement remplacé. L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a officialisé ce 26 janvier la démission de Jean-Marc Berthon, le directeur de cabinet de la secrétaire générale Louise Mushikiwabo. Il a été immédiatement remplacé par Hervé Barraquand, actuel chef de bureau de l’administrateur.
Ouganda : Bobi Wine hésite à saisir la Cour suprême pour dénoncer des fraudes électorales
Les forces de l’ordre qui entouraient le domicile de Bobi Wine ont quitté les lieux ce mardi 26 janvier, tôt dans la matinée, un jour après que la Haute Cour de justice a demandé la libération immédiate de l’opposant. BobiWine s’est adressé à la presse et aux responsables de son parti à son domicile, à Magere. S’il a une nouvelle fois dénoncé des fraudes électorales et rejeté les résultats, il hésite encore à contester en justice les élections. Toujours aucune réponse claire quant à la décision de Bobi Wine de déposer ou non un recours contre les résultats des élections devant la Cour suprême. Selon l’opposant, le débat est encore en cours au sein de son parti. « Tout d’abord, je veux vous dire que nous avons des preuves accablantes, en terme de contradictions dans les chiffres. Nous vous avons dit que nous sommes en discussion avec nos collègues sur la manière de procéder avec cette Cour qui est nommée par le général Museveni. Mais si nous allons à la Cour, ce sera un nouveau front pour exposer le régime. »
La rédaction