Un projet de construction d’une école par la technique de la voûte nubienne sur un espace vert fait des mécontents au secteur n°5 de l’arrondissement n°1 de Ouagadougou. Le 15 février 2021, un groupe de résidents du quartier Samandin s’est indigné, vis-à-vis de la volonté de la mairie à construire une école sur l’espace qui pour eux est « un lieu de loisir ».
« Cet espace vert n’est pas une réserve administrative », clament les contestataires du projet de construction d’une école dans le secteur n°5 de la ville de Ouagadougou, estimant que construire plutôt un plateau ou un terrain de football serait mieux que d’ériger une école sur le lieu que la mairie a choisi. « Lorsque Simon Compaoré était maire de la Commune de Ouagadougou, il avait été décidé de la construction d’un plateau et d’un terrain de football sur l’espace vert. Nous ne comprenons pas pourquoi on revient nous dire que c’est une école qui y sera construite », s’interroge El Hadj Aboubacar Compaoré qui dit s’en tenir à une chose : « le terrain est un espace vert et non une réserve administrative, par conséquent, il en sera ainsi ».
Dr Laurent Ouédraogo est un résident du quartier. Cet enseignant chercheur à l’université Pr Joseph Ki Zerbo a indiqué que l’espace vert est le poumon écologique des habitants. Donc, venir construire une école primaire est inacceptable. Malgré que les riverains soient contre le projet, la mairie insiste pour faire ce qui a été décidé. Une insistance que Dr Laurent Ouédraogo a qualifié de « banditisme », avant de dire que « ce n’est pas parce que c’est une école qui sera construite que nous allons accepter ».
Cependant, à écouter kabré Moussa qui habite aussi le quartier Samandin et favorable à la construction de l’école, les élèves subissent assez d’accidents de la circulation lorsqu’ils partent à l’école. « C’est pourquoi nous avons demandé à la mairie de venir construire une école dans le quartier, afin de minimiser un tant soit peu le danger », a-t-il expliqué. Idrissa Congo d’ajouter que chaque année, un enfant péri dans un accident. « C’est ainsi que nous nous sommes présentés devant le maire de l’arrondissement n°1 qui nous a conduit à la mairie centrale, pour trouver une solution au problème », a-t-il fait savoir.
Monsieur Congo continue en indiquant que suite à cela, le maire de la commune de Ouagadougou a mandaté des agents qui sont allés sur le terrain, question de s’assurer s’il appartient à un particulier ou à l’État. La visite laisse croire que l’espace vert appartient à l’État. « J’ai même été accusé d’avoir pris le terrain pour vendre à un particulier. Ce qui est complètement faux parce l’espace appartient à l’État », révèle Idrissa Congo. Mais pourquoi refuser la construction d’une école qui est d’un intérêt général ? Qu’est-ce qui n’est pas catholique dans cette affaire ?
A force de vouloir bien comprendre, il nous a été révélé que les riverains contestataires du projet avaient tout dit sauf une chose. En effet, selon Idrissa Congo, il y a des gens parmi eux qui font leurs petits business sur l’espace vert. « Comme ils savent qu’une fois l’école érigée leurs activités ne vont plus se poursuivre, c’est pourquoi ils s’opposent corps et âme à la construction de l’infrastructure éducative », a-t-il ajouté. « Nous demandons à Dieu de donner la force au maire pour qu’il puisse construire cette école, afin d’atténuer la souffrance de nos enfants » a souhaité Idrissa Congo.
Nicolas BAZIÉ
