Présidentielle Niger 2021 : Bazoum, le dauphin rose auréolé !

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Présidentielle- Niger -2021- Bazoum-le –dauphin- rose- auréolé !

Selon des résultats provisoires annoncés par la CENI le23 février, le dauphin rose, (couleur du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme, PNDS-Tarayya, au pouvoir), Mohamed Bazoum, arrive en tête du second tour de la présidentielle nigérienne avec 55,75% des voix contre 44,25% au candidat de l’opposition, du parti Renouveau démocratique et républicain (RDR Tchanji), Mahamane Ousmane. Un résultat du scrutin du 21 février que récuse systématiquement le camp de Mahamane Ousmane qui dénonce un « hold-up électoral ». De violentes manifestations de l’opposition ont éclaté dans plusieurs localités en attendant la validation définitive des résultats par la Cour constitutionnelle. La bonne vieille tradition de contestation est ainsi respectée comme le veut la coutume tout broyant du nigérien.

 De 17% au 1er tour, Mahamane Ousmane, (71 ans, natif de Zinder, 2ème ville du pays), est passé à 44% au 2nd tour. Un score honorable pour l’Economiste et ancien président nigérien qui s’était fait renversé en janvier 1996 par Baré Maïnassara. Mahamane Ousmane a bénéficié du soutien du président du parti Moden Fa Lumana ; Hama Amadou dit ‘’Hama Plus’’, ancien président de l’Assemblée nationale (2011 à 2015), et ancien Premier ministre, dont la candidature à cette présidentielle a été rejetée. Le Général Salou Djibo, l’ancien putschiste et président de la transition (2010-2011) et son parti, le PJP Doubara ont aussi apporté un soutien à Mahamane Ousmane pour le 2nd tour.

 Mohamed Bazoum (61 ans), lui, a récolté 39% au 1er tour du scrutin. Un écart de 22 points séparait les deux challengers à la veille du 2nd tour. Bazoum, le philosophe concret a profité de bilan présidentiel et surtout de la redoutable machine du parti au pouvoir, un parti qu’il a fondé et dont il est l’âme aux côtés de son fidèle compagnon de longue date, le président sortant et ingénieur minier, Mahamadou Issoufou. Les carottes étaient cuites depuis que les candidats Seini Oumarou et Albadé Abouba, arrivés respectivement 3ème et 4ème au 1er tour du scrutin du 27 décembre dernier, avec 8,95% et 7,07% des voix, ont rallié Bazoum.  Ministre d’État, ministre de l’Intérieur, ministre des Affaires étrangères, ministre d’État à la présidence, 4 fois député, Bazoum se dégageait du lot des prétendants à la succession de Issoufou comme le dauphin- requin. Pas même le premier ministre Brigi Rafini qui a passé 10 ans à la primature (2011-2021) ne lui faisait ombrage.

 Le Niger sort la tête de l’eau…

 Les relations entre les deux grands pôles communautaires, Est haoussa (Maradi, Zinder, Tahoua) et ouest Zarma (Niamey, Dosso, Tillabery) ont toujours été au cœur du débat politique nigérien. De 1960 à 1993, le pays a été présidé par les Zarma (Hamani Diori, Seyni Kountché, Ali Saibou). Mahamane Ousmane a été le premier président élu démocratiquement (sous multipartisme). Et pour la première fois, en 1993, un citoyen de l’Est du Niger accédait à la magistrature suprême. Les acteurs de la classe politique actuelle sont des grains de mil d’un même panier. Le président de la République Mahamadou Issoufou, fut aussi, le Premier ministre de Mahamane Ousmane durant une année (1993-1994).

 La jeune et fragile démocratie nigérienne née de l’historique conférence nationale (1991) est parvenue à arracher en 2021, un 2nd tour comme en 1993 où le duel avait opposé le même Mamahame Ousmane (à l’époque de la CDS-Rahama) à Mamadou Tandja, candidat de l’ancien parti unique, le MNSD-Nassara.

 Bazoum, c’est la continuité de Issoufou mais c’est aussi la rupture avec les blocs communautaires. Il est arabe, originaire de la région de Diffa, donc issu d’un groupe qui ne pouvait jamais rêver du pouvoir central. Le symbole est très fort pour l’unité et la cohésion sociale. La gouvernance Bazoum ne sera néanmoins pas un long fleuve tranquille comme le Niger qui traverse la capitale. Cible d’attaques terroristes récurrentes, son pays sahélien, carrefour migratoire, possède un taux de fertilité des plus élevés au monde, 8,1% en milieu rural.

 Ag Ibrahim 

 

 

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