Ameenah Gurib-Fakim, 58 ans et seule femme cheffe d’Etat en Afrique, est accusée d’avoir utilisé à des fins personnelles une carte bancaire destinée à faire la promotion d’un programme de bourses pour les étudiants démunis.
Ce scandale financier mis en orbite par le quotidien mauricien l’Express il y a une dizaine de jours révèle que le montant de ces dépenses (bijoux, chaussures de marque, etc), s‘élève à au moins 25.000 euros. Mme Gurib-Fakim a reconnu les faits, mais a affirmé avoir remboursé l’argent utilisé à titre personnel en mars 2017.
La procédure de destitution, une épée de Damoclès
Une somme confirmée dans le communiqué de mercredi qui précise toutefois que la présidente a utilisé la carte “par inadvertance” et qu’“elle en a elle-même immédiatement informé le PEI et demandé un relevé détaillé. Elle a rigoureusement et aussitôt remboursé par virement bancaire ces dépenses spécifiques, mais aussi toutes les autres dépenses engagées par le PEI pour sa mission”. Sur son site internet, le PEI a confirmé avoir été remboursé en intégralité.
Mais si l’affaire fait autant polémique, c’est bien parce qu’elle implique le milliardaire angolais Alvaro Sobrinho, un homme d’affaires controversé qui finance PEI et qui depuis 2015 a tenté plusieurs fois d’investir à Maurice, selon l’Express, ce qui avait déjà déclenché des polémiques.
Déterminée à garder son pouvoir, Ameenah Gurib-Fakim risque à présent une procédure de destitution qu’a déjà menacé de déposer son gouvernement devant le Parlement.
Mme Gurib-Fakim est la dernière femme chef d’État en Afrique – même si cette fonction est purement honorifique à Maurice – depuis la fin du second mandat en janvier de la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf, qui était devenue en 2005 la première femme élue à ce poste sur le continent.