Le conseil des ministres en sa séance du 25 avril 2018, avait marqué son accord pour l’élaboration d’une stratégie nationale de prévention de la radicalisation et de lutte contre l’extrémisme violent. Au regard donc du caractère transversal de la menace extrémiste, une approche participative avait été préconisée, pour conduire le processus de formulation de ladite stratégie. Ainsi, ce lundi 10 mai 2021 à Ouagadougou, les ministres d’État, ministres de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale ; de l’administration territoriale et de la décentralisation ; et l’Ambassadrice des États-Unis au Burkina ainsi que des consultants se sont réunis en atelier. Il s’agit pour eux de valider cette stratégie nationale qui a été élaborée, conformément à la recommandation du Secrétaire général des Nations unies dans le rapport 2015, intitulé « Plan d’actions pour prévenir l’extrémisme violent ».
Le document de la stratégie nationale de prévention de la radicalisation et de lutte contre l’extrémisme violent et du plan d’action national, seront présentés et validés par tous les acteurs impliqués durant le processus de son élaboration. A l’issue de cela, un rapport de synthèse rendra compte des points clés discutés et des recommandations, afin de trouver une nouvelle feuille de route comprenant essentiellement les étapes d’approbation, de vulgarisation et de mobilisation des ressources. Ainsi, le Burkina Faso sera le deuxième pays après le Niger, a adopté sa stratégie nationale de lutte contre l’extrémisme violent dans la sous-région.
La dégradation de la situation sécuritaire avec les actes de terrorisme dans la sous-région faut-il le souligner, est une affaire à prendre à bras le corps. Indiquant que l’objectif de la stratégie nationale en question est de construire d’ici à 2030, une nation burkinabè de paix, de tolérance, d’équité, de justice et d’unité, l’Ambassadrice des États-Unis d’Amérique au Burkina Faso Sandra Clark , a fait savoir que, son pays est engagé à soutenir le Burkina. « Mon pays est prêt à accompagner le Burkina Faso, dans cette lutte contre l’extrémisme violent », a-t-elle dit, avant d’ajouter que cela permettra de créer un environnement de croissance inclusive et partagée, et de gouvernance vertueuse, participative et respectueuse des droits humains.
Selon le ministre d’État chargé de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale Zéphirin Diabré, les questions de radicalisation et de montée de l’extrémisme violent au Burkina s’imposent désormais à tous, comme des questions concrètes auxquelles l’on doit trouver des solutions concrètes. Il était donc plus que temps d’élaborer un référentiel, afin d’avoir une gouvernance et une visibilité dans la lutter contre ces fléaux, a déclaré le ministre auprès de la présidence du Faso.
Le ministère de l’administration territoriale de par sa présence sur l’ensemble du territoire national, vit au quotidien les effets de la radicalisation et de l’extrémisme violent, soutient le ministre d’État Clément Sawadogo. A ses dires, c’est au niveau des mairies, des préfectures, des hauts commissariats et des gouvernorats que les cas de violences sont signalés. Et c’est également auprès de ces institutions de l’État que les victimes de l’extrémisme violent trouvent refuge, a-t-il ajouté. « Cette stratégie qui sera validée aujourd’hui permettra de venir à bout du phénomène un tant soit peu », a laissé entendre Clément Sawadogo.
Pour rappel, le processus d’élaboration de la stratégie nationale de prévention de la radicalisation et de la lutte contre l’extrémisme violent a été possible, grâce à l’appui technique et financier du projet « Partenariats pour la paix » de l’USAID.
Nicolas BAZIÉ