Le jeudi 27 mai 2021, l’association SUPLAMAR en collaboration avec l’entreprise sociale Menstru’elles a organisé un atelier de sensibilisation sur la gestion de l’hygiène menstruelle, au profit de 450 élèves à Ouagadougou. L’objectif de cette activité est de permettre aux bénéficiaires d’acquérir d’amples connaissances sur la gestion des menstrues. Cette activité a été rendue possible grâce à l’appui de l’ambassade de France au Burkina Faso.
Depuis 2014, le monde entier célèbre la journée internationale des menstrues le 28 mai de chaque année. Au Burkina Faso, l’association SUPLAMAR, en collaboration avec l’entreprise Menstru’ellers a commémoré par anticipation cette journée, ce jeudi 27 mai 2021. A l’occasion de cette journée, ce sont au total 450 collégiens et lycéens qui ont bénéficié d’une sensibilisation sur les questions de santé et d’hygiène menstruelle au tour du thème : « Changeons les règles à l’école ».
Ces acteurs entendent mener le combat pour lever les tabous autour de la question des menstrues, afin de favoriser la réussite scolaire et l’épanouissement des jeunes filles au sein de la société. « Nous voulons que les jeunes filles soient correctement informées et outillées, afin que les menstrues ne soient plus un obstacle dans leur parcours scolaire », a indiqué Adeline Tiendrébeogo, coordinatrice de la structure Menstru’elles. Pour elle, voir ses règles est un signe de bonne santé qui survient près de 2500 jours dans la vie d’une femme.
Selon les organisateurs de cette activité, la plupart des filles sont victimes d’humiliation en milieu scolaire, durant la période de leurs menstrues. Ce qui n’est pas sans conséquences car cette situation contraint des jeunes filles à tirer les cours voire abandonner l’école. En plus des moqueries dont elles subissent, il y a le manque de toilettes et ou de kits de protections inappropriés pouvant permettre aux filles de gérer convenablement les menstrues même étant à l’école.
Des études démontrent que :
- 1 jeune fille sur 10 sur le continent africain ne pars pas à l’école en période de menstrues (en moyenne 5 jours dans le mois) ;
- Seulement 14% des filles burkinabè ont reçu des informations concernant les menstruations avant de les expérimenter pour la première fois ;
- 52% des écoles du Burkina n’ont pas accès à l’eau, 24% des écoles sont sans latrines et parmi elles 62% sont sans latrines séparées selon le genre ;
- 69% des jeunes filles ont déclaré qu’il n’y avait pas d’endroit à l’école où elles pouvaient jeter leurs protections hygiéniques usagées, et 83% ont indiqué qu’elles préféraient rentrer à la maison se changer pendant les pauses.
Pour Rébéka Lankoandé, présidente de l’association Suplamar, « la stigmatisation, la désinformation, le manque de matériel d’hygiène et d’infrastructures sanitaires pour gérer ses menstrues en toute tranquillité, freinent la participation scolaire et causent un taux important d’absentéisme ou d’échec scolaire pour les jeunes filles burkinabè ». C’est pourquoi, elle pense qu’il est plus que nécessaire d’informer assez la nouvelle génération, afin qu’elle soit à mesure de surmonter ces obstacles. « Les jeunes hommes doivent aussi être correctement informés, afin qu’ils puissent soutenir les filles dans cette période », a souhaité Rébéka Lankoandé.
Quant à Pierre Alain, représentant de l’ambassade de France au Burkina Faso, il a félicité les deux structures pour cette initiative. Pour lui, cette thématique abordée constitue un des axes majeurs de la politique française, d’où l’appui de l’ambassade de France à cette activité. Cela contribuera à lever les tabous sur la question des menstrues, soutient Pierre Alain qui trouve que tout le monde doit s’y impliquer.
A l’occasion de la commémoration de la journée internationale cet évènement, il est prévu un jeu concours thématique qui permettra à 60 participants de recevoir des produits d’hygiène menstruelle, sains et réutilisables, dont le coût du kit complet est au prix unitaire de 10 000 FCFA. C’est également l’occasion pour eux de découvrir des produits innovants disponibles sur le marché, comme la cup et la culotte menstruelle.
Michel CABORE