La coopération suisse entend renforcer sa présence au Burkina Faso, dans le domaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Pour ce faire, elle a signé ce mercredi 9 mai 2021 à Ouagadougou, avec le Comité technique du Conseil national de sécurité alimentaire (CT- CNSA) une convention de partenariat qui marque le transfert d’une aide de 2,4 milliards de francs CFA, pour renforcer les capacités financières du Fonds d’appui à la sécurité (FASA), qui constitue le volet financier du Stock national de sécurité alimentaire (SNS).
Pour une réponse fermée pour 2 mois et pour 20% de la population estimée à 20 487 979 habitants selon les données 2019 de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), il est nécessaire de mobiliser 129 757 tonnes de céréales, estimées à plus de 32 milliards de francs CFA, et une contre-valeur correspondant à 2/3 du stock national, estimée à plus de 21 milliards de francs CFA. Mais au regard du stock national qui est actuellement à plus de 39 milles tonnes, il serait intéressant de mobiliser 90 421 tonnes au cours de l’année 2021, indiquent les acteurs du domaine qui sont en conclave ce 9 juin à Ouagadougou. Là, pour une réponse de 3 mois, le stock physique (sorgho, maïs et mil) doit atteindre selon eux, 194 636 tonnes de céréales dont le coût global est de plus de 48 milliards de francs CFA, soit le prix unitaire de 250 000 FCFA.
Ce mercredi, les problématiques autour de la sécurité alimentaire et nutritionnelle vont être exposées aux partenaires techniques et financiers, aux acteurs non étatiques et aux différents départements ministériels, question de discuter, afin d’y trouver des solutions adéquates. La signature de convention de ce jour va permettre de résoudre les questions de vulnérabilité alimentaire et pastorale, qui constituent les défis du moment, a laissé entendre le secrétaire général du ministère de l’agriculture Yassia Kindo, par ailleurs président du comité technique du conseil national de sécurité alimentaire.
Il y a quelques mois de cela, l’on comptait 82 milles tonnes de céréales, soutient monsieur Kindo. Mais avec la question sécuritaire, étaye le président du CT-CNSA, 10 milles tonnes ont été utilisées une première fois, pour venir en aide aux personnes déplacées internes et autres personnes vulnérables, et tout récemment 30 milles tonnes ont été débloquées, sans compter les autres sollicitations. A ses dires, il reste plus de 39 milles tonnes, ce qui est insuffisant au regard de la forte demande. « Nous avons exposé le problème à l’ensemble des ministères intervenants dans le secteur rural, afin de trouver une solution », a confié Yassia Kindo.
Il est important que le Burkina Faso puisse assurer sa souveraineté alimentaire, a lancé le chef de la coopération suisse Jean-Michel Limat qui a fait comprendre que FASA sera utilisé par les partenaires techniques et financiers, pour soutenir le pays dans ce sens-là. Le stock des céréales ont été épuisés à cause de la gestion des crises, a-t-il dit. Et c’est pour cette raison qu’il faudra renouveler ce stock, accompagné de financement conséquent, a expliqué monsieur Limat, ajoutant que la Suisse va apporter sa contribution à travers le FASA, pour les quatre prochaines années.
Nicolas BAZIÉ