Insécurité au Burkina : il faut sauver Madjoari

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Insécurité –au- Burkina -il –faut- sauver- Madjoari
Madjoari une ville située dans la région de l’Est est placée sous embargo par des groupes armés, qui ont contraint les populations à quitter la localité. Et de plus en plus, des voix s’élèvent pour interpeller les autorités sur la situation. C’est notamment le cas de l’Association des ressortissants de la commune de Madjoari SOS « Madjoari se vide », qui s’est entretenue avec les journalistes ce lundi 5 juillet 2021 à Ouagadougou, sur « la chute prochaine » de la zone.

 

Dans la commune de Madjoari, ce sont les groupes armés qui dictent leur loi, ils ont même donné un ultimatum aux populations Madjoari de quitter les lieux, a confié l’Association des ressortissants de la commune de Madjoari SOS « Madjoari se vide » ce 05 juillet à Ouagadougou. «  Les ressortissants de la commune de Madjoari sont fatigués d’enterrer leurs morts », a lancé Dahani Nassirou, délégué à l’organisation de SOS « Madjoari se vide ». Et de poursuivre que c’est un danger qui guette Fada, si la commune de Madjoari venait à être occupée définitivement par les terroristes. À Madjaori, tout commence à manquer, les hommes armés contrôlent les différentes voies d’accès à la commune, a fait savoir monsieur Dahani et les habitants qui ont pu s’échapper se sont réfugiés à Porga et Koalou, villes frontalières du Bénin, et dans d’autres communes comme Pama ou encore à Nadiagou.

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Dahani Nassirou , délégué à l’organisation de SOS « Madjoari se vide »

L’insécurité est telle, que Dahani Nassirou et ses camarades ont fini par se convaincre qu’ « être natif de Madjoari est devenu un délit dont la sentence est la mort ». « Malgré le degré d’insécurité très critique, nous ne disposons pas de VDP, non pas par manque de volonté, mais parce qu’on attend que l’Etat statue sur notre sort », a-t-il dit. Pour 80 postes à pourvoir, 200 candidatures ont été enregistrés en 2020, pour ce qui est de la volonté à défendre la patrie. Là aussi, la manifestation ou la réaction de l’État semble être un mystère, pour sauver cette commune qui compte 14 000 habitants. « Jusqu’à ce jour, les candidats attendent d’être appelés, formés et équipés pour rejoindre le champ de bataille mais hélas, l’attente dure depuis plus d’un an », soutient le délégué à l’organisation de l’Association.

« C’est très grave. Le peu d’habitants qui s’y trouvent sont bloqués. C’est un embargo total. On ne peut plus sortir parce que les terroristes ont bloqué toutes les voies. Les autorités sont au courant et, ce qui est très grave, c’est que le litre d’essence coûte 3 000 francs, l’huile pour la cuisine coûte 3 000 francs. Il n’y a plus de sel, on n’a plus rien, tout est fini », avait souligné l’adjoint au maire de la commune de Madjoari Dierigou Koaré, lors de la marche-meeting de l’opposition politique les 3 et 4 juillet derniers.

Dahani Nassirou de conclure que 7 villages et 6 hameaux de culture sont tombés, et c’est seulement le camp militaire et les riverains du camp qui sont encore sur le territoire communal. « Si rien n’est fait, ce n’est plus qu’une question de temps. Madjoari sera rayé de la carte du Burkina », a-t-il prévenu.

 

Nicolas BAZIÉ

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