Le regroupement de partis politiques et d’associations « La Rupture Positive 3R» a lancé officiellement ses activités ce mardi 27 juillet 2021 à Ouagadougou. Une cérémonie au cours de laquelle, les responsables ont sensibilisé les militants sur la nécessité d’impliquer l’ensemble des acteurs pour une véritable réconciliation.
Le mouvement « la Rupture Positive 3R» fait désormais parti des mouvements de la société civile. En effet, ce 27 juillet 2021, les responsables ont procédé au lancement officiel des activités dans une salle conquise pour la cause.
Selon Me Hermann Yaméogo, ce qui se cache derrière ce mouvement, c’est qu’il adopte un langage de vérité, qu’il dit les choses telles qu’elles sont. Pour lui, à un moment donné la réconciliation nationale avait atteint un niveau où tout le monde était d’accord pour que le préalable soit le dialogue. « Mais pourquoi aujourd’hui ce n’est pas le cas ? Pourquoi le pouvoir qui a pris des engagements, qui a juré devant la constitution ne joue pas sa partition? » s’interroge Me Hermann Yaméogo.
A l’en croire, la priorité pour le mouvement, c’est de replacer la réconciliation dans son contexte normal. « On ne peut pas commencer un dialogue national inclusif sans le préalable de la réconciliation » a annoncé Me Hermann comme première priorité du mouvement pour pouvoir se pencher sur les affaires du pays. Deuxièmement, il indique qu’il en a assez de faire de la politique en ramenant tout à soit, en faisant allusion aux problèmes de nomination des commissaires de la CENI. Me Yaméogo a affirmé que la politique ce n’est pas que les elections ; on entre dans la politique pour servir aussi la cause nationale. C’est pourquoi, il poursuit qu’il faudrait que l’on engage une réflexion à travers le dialogue à venir dans le cadre du forum sur la réconciliation nationale pour refonder la politique et donner d’autre thème de référence d’action.
En outre, Me Hermann Yaméogo a souligné que le mouvement n’est pas une rupture pour casser, pour aggraver la situation nationale qui est déjà délétère. Au contraire, précise t-il:« c’est une rupture pour donner la place libre au dialogue franc, inclusif». Concernant le retour de Blaise Compaoré, Me Yaméogo estime qu’il est un acteur clé dans la lutte contre l’insécurité ; un acteur pour la réconciliation nationale. « Blaise Compaoré peut nous aider à retrouver la paix grâce à son expérience. Alors qu’on le fasse revenir. Ainsi de même pour ceux qui sont détenus à la MACO, MACA car c’est inimaginable de voir des gens qui ont reçu une formation, qui ont de l’expérience qu’on garde en prison ; c’est contre le pays» a déploré Me Hermann Yaméogo. Et de renchérir que pour ceux qui parlent de jugement de Blaise Compaoré, ce n’est qu’une aberration. Toutefois, il a souhaité que l’on aille vers la réconciliation nationale mais il a argué que s’il y a un dialogue, alors que tous les acteurs concernés soient impliqués. « Il ne faut pas que ce soit un dialogue à huis clos entre le pouvoir et des gens sélectionnés pour parler des problèmes qui intéressent le peuple. Il faut que le dialogue soit cohésif, élargi et qu’on vienne franchement parler des problèmes » a dit Me Yameogo.
Trois communications ont ponctué la cérémonie
Au cours du lancement du mouvement, des membres leaders de partis politiques et d’associations ont donné des communications. Pour Pr Aimé Macaire Ouédraogo, pour réussir à unir des tendances qui semblent divergentes, sa vision de la réconciliation nationale est qu’il faut passer par la justice transitionnelle. Même son de cloche pour Dr Aristide Ouédraogo qui ajoute qu’il faut également impliquer les véritables concernés au dialogue. Aussi, il souligne que le changement de gouvernance doit aller de concert avec l’amélioration des conditions de vie de la population.
Après cette première étape, le mouvement compte élargir son cercle dans d’autres villes du pays. Il sera également question de mettre les autorités en garde sur la manière de gérer.
Wendemi Annick KABORE