Désormais, il est possible pour un médecin spécialiste en fonction à Ouagadougou de consulter un patient dans un centre hospitalier en province. L’exercice pratique a été réalisé au service dermatologique ce 03 août 2021 à l’hôpital Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou en synchronisation avec l’hôpital de Tenkodogo.
Renforcer le dispositif technique dans les hôpitaux du Burkina c’est le but visé par l’État Burkinabè à travers l’expérimentation de la téléconsultation ce jour 3 août 2021. Pour la ministre de l’économie numérique et des postes Adja Fatimata Ouattara/ Sanon « il ne s’agit pas de copier-coller. C’est une solution conçue et adaptée à l’environnement burkinabè ». Elle a salué le ministère de la santé qui a accepté se prêter à l’exercice.
Quant au Pr Charlemagne Ouédraogo ministre en charge de la santé, bénéficiaire de cette prouesse du ministère de l’économie numérique, il les a félicité pour le travail abattu au regard de la qualité de la plateforme. « L’avantage est de combler un gap en ressource humaine qualifié qui n’existe pas dans les régions et de permettre aux praticiens de mener un débat contradictoire pour l’intérêt du malade » a-t-il laissé entendre.
La spécialiste en dermatologie Dr Angèle Ouedraogo/ Ouagré s’est réjoui des avantages liés à la télé consultation. Pour elle cela va permettre de pallier l’insuffisance des ressources humaines dans les hôpitaux qu’ils soient publics ou privés. Aussi renchérit-elle, désormais, plus la peine de déplacer le malade pour qu’il puisse bénéficier des soins. A travers la télécommunication le mal du patient peut être diagnostique et traité.
La téléconsultation, comment ça marche ?
La plateforme Hereko, développée par le groupe RIGO dispose d’une base de données centralisée qui permet aux agents d’avoir accès aux données s’ils ont les autorisations requises. Grâce à cette base de données, le patient peut être pris en charge par plusieurs intervenants à des dates différentes ou pour des consultations différentes, et toutes les informations seront reversées dans son dossier unique (carnet de santé numérique). « En plus de l’ensemble des informations de base, on y enregistre son groupe sanguin, ses antécédents pathologiques et les pathologies chroniques dont il souffre. Ce faisant, dès le chargement de son dossier via le code qui lui est attribué, on a en visuel toutes ces données afin de ne pas commettre d’erreur irréversible » a expliqué Ounteni Cyrille Ouoba, ingénieur de conception en informatique.
L’interaction entre les techniciens en santé sur un patient en temps réel va se faire via la plateforme de travail collaboratif bigbluebutton, hébergée dans le cloud gouvernemental. Pour éviter des fuites de données, la ministre Adja Fatimata Ouattara/Sanon rassure qu’ils avancent lentement mais sûrement pour respecter la vie privée des patients
Mireille Bailly