Jugement des présumés terroristes : le TGI Ouaga II rend son premier verdict

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Jugement- des –présumés- terroristes -un –terroriste- promet- l’enfer -aux membres- du -tribunal

Ouvert le lundi 09 août 2021, le procès des présumés terroristes suit son cours au Tribunal de Grande Instance Ouaga II. Ce mardi 10 août, Deux enseignants D. A et B.C ont rendu témoignage des actes terroristes qu’ils ont vécus courant 2018. Leur témoignage inculpe les accusés N.A et D.H. Pour leurs exactions, les accusés ont été condamnés à une peine d’emprisonnement de 20 ans avec 15 ans de sûreté et à un paiement de 2. 975.094f CFA à D.A et 758.000f CFA à B.C.

 Le Tribunal de Grande Instance Ouaga II a rendu son premier verdict à l’audience du mardi 10 juin 2021 dans l’affaire concernant N.A et DH pour faits d’actes terroristes. Ils sont coupables des faits à eux reprochés. Il s’agit d’associations de malfaiteurs, de détention illégale d’armes à feu, de destruction volontaire de biens, de fait de vol d’argent, de téléphone portable, de motocyclettes pour alimenter leur entreprise terroriste. Le tribunal les condamne à une peine d’emprisonnement ferme de 20 ans avec 15 ans de sûreté et en guise de dédommagement, à payer la somme de 2. 975.094f CFA à D.A et 758.000f CFA à B.C et déboute D.A et B.C du surplus de leurs réclamations.

                                   Les faits

N.A un orpailleur et D.H un éleveur sont des recrus du groupe Ansarul Islam (les partisans de l’islam en langue française) depuis courant 2017. Selon les faits, N. A et D.H ont adhéré librement au groupe sans contrainte. Le 2 mai 2018, ils ont participé à l’attaque de l’école primaire publique de Bafina, localité située dans le département de  Barsalogho ,  dans  la province du Sanmatenga, région du Centre-Nord. L’on peut retenir du récit des deux victimes D.A et B.C que les agresseurs sont arrivés turbannés à l’école sur trois moto se remorquant deux à deux. Le directeur de l’école D.A au moment des faits dit avoir pris peur lorsqu’il les a vu arriver. Alors il s’est mis à réciter quelques versets du Coran pour montrer qu’il est un musulman pratiquant. Mais cela ne les a  pas convaincu. Alors « l’un d’eux m’a dit de me coucher par terre » a laissé entendre le directeur de l’école. Puis, poursuit-il, ils ont demandé la clef de ma motocyclette et j’ai montré là où elle se trouvait. Après avoir demandé où se trouvait l’argent D.A a déclaré que les ravisseurs ont mis le feu dans la seule classe construite en brique. Dans cette salle se trouvait ses biens personnels ainsi que les extraits de naissance des élèves.

Quant à B.C enseignante , elle était dans une maison en train de préparer son cours quand elle a entendu le bruit venant du dehors. Alors elle s’est mise à la fenêtre pour mieux observer et comprendre ce qui ‘y passait et c’est là qu’un des ravisseurs et allé à sa rencontre pour récupérer la clé de sa motocyclette et de l’argent qui était dans son sac avant de lui dire de se mettre sur son ventre . B.C a précisé qu’elle était à moitié nu quand le ravisseur l’a demandé de se mettre à plat ventre. Puis ils sont parti les laissant la vie sauve mais avec la peur au ventre.

Nous sommes contre les Kolgweogo et contre l’Etat

A la question de savoir pourquoi N. A et D.H ont mis le feu à l’école, ils ont répondu que le groupe auquel ils appartiennent est contre l’école car elle n’enseigne pas ce que veut l’islam. Pour eux, ils sont allés à Bafina pour lutter contre les Kolgwéogo et c’est sur leur chemin qu’ils ont été alerté par leur chef pour attaquer l’école. « Le chef a eu l’information que l’on enseigne pas le coran à l’école primaire de Bafina et ils nous a dit de faire un tour là bas » a confié D.H. A en croire le mis en cause, ils doivent lutter contre tout ce qui ne rentre pas dans le cadre de la religion islamique notamment l’Etat et les Kolgwéogo.

Selon le parquet, les deux accusés appartiennent à une association de malfaiteur avec pour objectif de lutter contre l’administration publique. C’est un groupe classé terroriste par les organisations internationales et par l’État burkinabè. Les accusés ont terrorisé les victimes à l’aide d’armes a feu qu’ils détenaient au moment des faits et ils ont brûlé une salle de classe et volé les biens des victimes. Au regard de tout cela le ministère public a invité le tribunal à condamner les présumés terroristes à 20ans de prisons ferme avec 15 ans de sûreté. Aussi il a invité le tribunal à les faire payer les dommages des victimes. De ce fait le Tribunal a rendu son verdict.

La suite de l’audience est prévu pour ce mercredi 11 août 2021.

Mireille Bailly

 

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