La Coordination des Comités de Défense et d’Approfondissement des Acquis de l’Insurrection Populaire (CDAIP), de la ville de Ouagadougou, s’est exprimée face à la presse dans la matinée de ce mardi 17 août 2021, à Ouagadougou. La question de la réconciliation nationale était parmi les points abordés au cours des échanges.
Conscient de l’importance de la problématique de la réconciliation nationale dans le contexte actuel du Burkina Faso, le président Roch Marc Christian Kaboré, n’a pas hésité à accorder un œil particulier à ce sujet dès le début de son nouveau mandat. Ainsi, Zéphirin Diabré, qui a été nommé ministre pour résoudre cette question, a aussitôt, avec l’accord du gouvernement élaborée une feuille de route et des actions de concertation sont en cours à travers le pays. Cependant, si cette initiative est saluée par certains Burkinabè, cela n’est pas le cas chez d’autres, à l’image des responsables de la Coordination des Comités de Défense et d’Approfondissement des Acquis de l’Insurrection Populaire (CDAIP), de la ville de Ouagadougou. En effet, cette structure estime que la réconciliation nationale dans son schéma actuel est d’ores et déjà voué à l’échec parce que beaucoup de paramètres n’ont pas été pris en compte.
A en croire Elie Tarpaga, président de la Coordination des Comités de Défense et d’Approfondissement des Acquis de l’Insurrection Populaire (CDAIP), de la ville de Ouagadougou, cette forme de réconciliation ne concerne que les élites de la classe politique, alors que le processus devrait être inclusif et participatif. Pour lui, il est incompréhensible que les acteurs politiques appellent à la réconciliation, alors que leurs actes au quotidien aggravent la crise socio-politique et économique (assassinats, corruption, pillage des ressources du pays).
A l’entendre, la justice et l’équité sociale sont des conditions pour parvenir à une réconciliation nationale réussie. C’est pourquoi, la coordination des CDAIP, dénonce cette forme de réconciliation, qu’elle qualifie d’arrangement entre les politiciens. « Cette réconciliation est manifestement un deal sur le dos du peuple pour faire passer en pertes et profits tous les crimes économiques et de sang, dont se sont rendus coupables bien de leaders politiques. Ceux qui doivent répondre devant la justice pour leurs responsabilités dans les dizaines de morts suite à l’insurrection populaire de 2014 espèrent à travers cette mascarade de réconciliation, échapper à la justice » s’est indigné Elie Tarpaga.
Face à cette situation, la coordination des CDAIP, exige du gouvernement, le jugement du dossier de l’insurrection populaire ; l’indemnisation adéquate des victimes du putsch de septembre 2015 ; la répartition équitable des ressources du pays ; une solution à la cherté de la vie ; et l’équipement conséquents des VDP et les populations des zones éprouvées par des attaques terroristes. Concernant l’arrestation de Pascal Zaïda, Elie Tarpaga et ses camarades ont qualifié l’attitude des autorité d’atteinte à la liberté d’expression et de recule démocratique.
Michel CABORE