L’inspection de la viande au niveau de l’abattoir de la commune de Diébougou chef-lieu de la province de la Bougouriba dans la région du Sud-Ouest est tâchée de difficultés, notamment le manque vétérinaire. En plus de cela, il y a le manque de l’hygiène en ce sens que les animaux sont abattus à même le sol dans la boue. Face à cette situation la mairie et l’association de bouchers s’accusent.
L’inspection de la viande impose une organisation particulière. Selon le Directeur Provincial (DP) des ressources animales et halieutiques de la Bougouriba, Yacouba OUATTARA, c’est à partir de 8 heures que les agents se rendent à l’abattoir pour inspecter la viande. Cela suppose qu’avant cette heure, les bouchers ont déjà fait les abattages. Alors les agents procèdent à l’inspection de la viande pour permettre à ces bouchers de mettre à la disposition des consommateurs une viande propre. Malgré cette heure choisie de façon consensuelle, la majeure partie des bouchers viennent en retard, ce qui ne facilite pas le travail des agents, déplore Yacouba OUATTARA.
A en croire le Directeur Provinciale des ressources animales et halieutiques, la deuxième difficulté est le manque de personnel vétérinaire. « Il n’y a que deux agents pour toute la commune. Ce sont les deux qui inspectent la viande et qui assurent les autres aspects du bureau», a laissé entendre Yacouba OUATTARA qui indique qu’aucune mesure d’hygiène n’est observée dans l’abattoir.
Pour le président des bouchers Moussa OUEDRAOGO, la vraie difficulté demeure le manque d’hygiène. « Nous n’avons pas de terrasse d’abattage et nous abattons les animaux à même le sol. Quand il pleut, ce n’est pas joli à voir. Notre association avait voulu construire une terrasse mais la mairie nous recommande de mettre d’abord un comité de gestion en place. Comme la gestion de l’abattoir appartient à la mairie, nous ne pouvons que suivre ce qu’elle nous dit » a-t-il dit.
Le maire se défend
À ce sujet, le Maire de la commune de Diébougou Alphonse SOMDA a fait comprendre que les acteurs principaux de l’abattoir sont bien les bouchers. « Nous avons convoqué une fois des rencontres auxquelles ils n’ont pas pris part. Le COGES doit être mis en place avec eux et non sans eux. C’est ce qui explique que jusqu’aujourd’hui on n’a pas de comité », a signifié le Maire. Ce manque d’hygiène à l’abattoir de Diébougou vient des bouchers eux-mêmes, accuse le maire SOMDA qui soutient que personne ne peut faire les choses à leur place.
Le Maire souhaite que l’État mette à la disposition de la commune, un vétérinaire dont une des missions serait de veiller à la santé des populations notamment une personne quasi-permanente, qui puisse inspecter tout animal abattu. La deuxième solution devrait être la sortie inopinée de la police municipale, pour vérifier que la viande vendue est inspectée.
La sensibilisation de tous les acteurs est nécessaire afin de trouver une solution et préserver la santé des populations.
Tchiroubathian Dabiré (Correspondant)