Les partis membres du cadre de concertation de l’opposition politique, ont fait leur rentrée politique ce mardi 14 septembre 2021 au siège du CFOP-BF à Ouagadougou. Divers points étaient inscrits au menu des échanges avec la presse. Il s’agit notamment de la question sécuritaire, de l’éducation et de l’analyse du contexte politique sous régional.
C’est par l’intonation de l’hymne national que l’opposition politique a débuté sa rentrée de classe ce 14 septembre, pour manifester son attachement à la mère patrie. Puis s’en est suivie la déclaration du chef de file de l’opposition politique Eddie Komboigo. Une déclaration dans laquelle il a évoqué avec amertume la situation sécuritaire qui prévaut dans le pays. « Il ne se passe pas deux jours sans qu’il n’y ait une catastrophe qui nous tombe sur la tête », a déclaré le leader du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Il soutient qu’avec les changements intervenus dans le gouvernement et la décision du Chef de l‘Etat de s’octroyer lui-même le département de la Défense, les Burkinabè étaient en droit d’espérer une accalmie dans les attaques. « Au lieu de cela, ce sont encore des deuils nationaux qui sont décrétés en mémoire à de nombreuses victimes du terrorisme », a-t-il déploré, avant de s’interroger sur ce qui ne va pas, au regard des chiffres alarmants au sujet du nombre de personne perdues dans cette affaire de terrorisme. « L’opposition politique ne saurait se taire face à cette situation. Elle exige du gouvernement la prise de mesures fortes pour la sécurité des Burkinabè », a martelé monsieur Kombiogo.
Autres sujets évoqués au cours des échanges, ce sont la vie chère et de la gouvernance. L’opposition politique a rappelé que lors de la marche des 3 et 4 juillet dernier, elle avait réclamé des mesures pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs ainsi que du contenu du panier de la ménagère. Une requête qui selon le constat de l’opposition n’a été satisfaite. Elle a invité le gouvernement à travailler davantage, en vue de soulager les souffrances des plus vulnérables de la société.
Eddie Komboigo et ses camarades exigent une feuille de route qui permettra aux déplacés internes de regagner leurs localités d’origine. « L’opposition politique rappelle au gouvernement que l’année 2021 ne saurait s’achever sans une amélioration tangible de la situation sécuritaire, et sans une feuille de route claire pour favoriser le retour des déplacés internes sur leurs terres. Tout comme elle attend les résultats d’enquêtes indépendantes sur les cas d’effondrement de barrages ou d’édifices publics, et les sanctions exemplaires contre tous ceux dont la responsabilité est engagée », a indiqué le chef de file de l’opposition politique. A en croire Eddie Komboigo, c’est à ce prix que l’opposition acceptera d’observer une trêve avec le gouvernement, pour montrer ses bonnes dispositions à l’accompagner pour l’intérêt supérieur de la nation.
Au plan de l’éducation
Pour ce qui est de la fermeture du lycée Philippe zinda Kaboré qui fait tâche d’huile, Eddie Komboigo a souligné que la position du ministère est incompréhensible, surtout quand on sait que les activités commerciales qui se font autour du lycée subiront un coup. Par conséquent, le CFOP exhorte le gouvernement à revoir sa copie, en créant les conditions pour la réouverture de l’établissement, pour le compte de cette année scolaire.
Au plan sous régional
En Guinée Conakry, le président Alpha Condé a été renversé par un coup d’État orchestré par les forces spéciales, dont le cerveau de cette opération est le colonel Mamady Doumbouya. L’opposition politique burkinabè dit observer avec attention le contexte politique sous régional, et prend acte des changements intervenus en Guinée, suite au coup d’État. Et de rappeler que seuls les intérêts du peuple devraient prévaloir sur toute autre considération, mentionnant que ces intérêts ne peuvent être définis que dans le cadre d’élections inclusives, transparentes et crédibles, permettant ainsi au peuple de choisir librement ses dirigeants.
Cette rentrée politique a été une occasion pour le CFOP de réaffirmer son attachement aux idéaux de paix, de justice et de concorde nationale. Elle rassure que l’opinion nationale et internationale qu’elle est et restera une opposition républicaine, et qu’elle ne déviera pas de sa ligne de critique de la gouvernance de l’Etat, conformément au rôle qui lui a été défini selon la constitution du Burkina Faso et ce, en dépit des menaces et des intimidations.
Mireille Bally