Simone Gbagbo : y a-t-il une vie après la prison ?

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Toujours détenue, Simone Gbagbo suit avec attention les querelles qui déchirent son parti, le FPI, et rêve du jour où elle pourra de nouveau jouer un rôle. Sept ans après sa chute, l’ex-première dame n’a pas dit son dernier mot.
Située au cœur d’Abidjan, l’école de gendarmerie accueille une prisonnière un peu particulière. Pour lui rendre visite, il faut montrer patte blanche auprès de l’administration et traverser l’enceinte verdoyante. Au fond à gauche, coupée du monde extérieur par un large mur, une petite maison divisée en deux appartements. Dans le premier, un officier de l’armée ivoirienne. Dans le second, Simone Gbagbo, l’ancienne première dame ivoirienne condamnée à vingt ans de prison en mars 2015 pour « attentat contre l’autorité de l’État, participation à un mouvement insurrectionnel et trouble à l’ordre public ».
Acquittée en mars 2017 des charges de crime contre l’humanité et de crime de guerre, elle attend désormais un ultime procès pour crimes économiques dont la procédure est au point mort et une possible amnistie. Et commence à trouver le temps long. Ces derniers mois, Simone Gbagbo a exprimé avec une certaine insistance son désir de sortir de prison.Paradoxalement, son procès lui avait offert un quotidien moins monotone : sortir, être transférée à la cour d’assises d’Abidjan, apercevoir les têtes familières des amis venus la soutenir… Aujourd’hui, c’est terminé. La détenue la plus célèbre de Côte d’Ivoire franchit rarement le pas de sa porte, mais garde l’intime conviction qu’un avenir l’attend à sa sortie.
Une détention pas comme les autres
Ses conditions de détention n’ont certes rien de celles d’une prisonnière lambda. Dans son appartement d’un peu moins de 50 m², un salon (très sobre mais équipé d’une télévision), une cuisine et une chambre. Mais cela n’a rien à voir avec ce qu’elle a connu à Odienné, dans le nord-ouest du pays, où elle fut placée en résidence surveillée d’avril 2011 à décembre 2014.
Là-bas, aux confins de la Côte d’Ivoire, dans la ville natale de la mère du président Alassane Ouattara, Simone Gbagbo avait de l’espace pour courir, une maison à étage et un jardin avec des manguiers, où elle élevait des lapins. Elle y parlait le dioula avec les hommes du commandant Lanciné Konaté, le chef de la sécurité de la ville, et apprenait à lire aux enfants du gardien de sa maison, dans le quartier Hêrêmankono. Ses proches affirment même qu’elle a payé pour leur scolarité – ses indemnités d’ancienne parlementaire lui étant encore versées par le gouvernement, quoique irrégulièrement.

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