POUR QU’ON S’ÉLÈVE, ENSEMBLE

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Pour qu’un pays se développe, il faut nécessairement de l’ordre et de la discipline. Comme au Japon, en Suisse, en Chine, en Corée du Sud …Pour qu’un pays s’élève dans le concert des Nations, il faut des dirigeants avec une vision à long terme. Comme Sankara, Poutine, Kagamé …

 

Il faut un État jaloux de sa souveraineté et qui se donne les moyens de défendre par tous les moyens (militaire, diplomatique, économique …) ses intérêts vitaux (frontière, richesses naturelles, monnaie …).

Un État qui ne courbe pas l’échine, qui n’est pas sous perfusion de l’aide, de dons et de prêts. Pour cela, il faut produire suffisamment de richesses et les redistribuer équitablement. Il faut un égal accès au service public et une justice qui a la main lourde et qui s’abat le cas échéant sur le riche comme le pauvre indistinctement

Il faut un peuple éduqué et dont les différentes composantes regardent dans la même direction. Une spiritualité harmonieuse, des références culturelles et historiques fortes, un langage commun pratiqué par l’élite et comprise par les masses.

Il faut une identité et une stabilité nationale qui incitent les compatriotes qui sont hors des frontières à garder le cordon ombilical et à investir en la patrie-mère.

Mais si on a très peu de tout ça et qu’au contraire ce sont le corporatisme, les particularismes identitaires, le régionalisme, le communautarisme qui montent en puissance, alors ça craint.

C’est le cas quand le budget public entretient une horde de parasites et si l’État forme des subordonnés plutôt que des concepteurs, des promoteurs ; Quand un fort contingent d’adolescentes enceintes quittent l’école alors que la femme joue un rôle essentiel lorsqu’elle s’élève socialement ; Quand les écoles ferment régulièrement au Sahel tandis que les salles d’audiences grouillent de voleurs de poulets et que de plus en plus de gens ne se sentent pas concernés par le respect du feu tricolore et se rendent justice eux-même.

Dans ces conditions, il faut craindre le pire et il est pressant de s’interroger sur la viabilité de la construction d’un État-nation burkinabè.

Si la réconciliation nationale doit viser à rapprocher des camps politiques (par nature partisans) ou des individus ayant des comptes personnels à régler (héritiers du même passif), alors notre situation n’est pas loin d’une prise d’otage. Un chantage fait à la majorité aux fins de préserver des intérêts particuliers.

La véritable réconciliation nationale, qui est d’une urgence vitale, doit viser à proposer un contrat social gagnant-gagnant:

  • « Voici les droits et les libertés, voici comment ils sont garantis. »
  • « Voici les devoirs à commencer par celui sacré de respecter la constitution, les lois, règlements, le bien commun … »
  • « Voici les richesses nationales, voici comment elles sont gérées dans une totale transparence … »

C’est donnant-donnant.  Il n’y a pas de droits sans devoirs. Il n’y a pas de libertés sans restriction. Il n’y a pas d’amour de la patrie sans solidarité nationale et sans égale protection de la loi.

Y aller tous en rangs serrés, avec fierté, conscience, engagement, détermination, confiance.

Voilà le projet qui nécessite, dans un cadre républicain, une volonté politique au plus haut niveau.

C’est le seul projet de société qui mérite d’être défendu, d’être promu et qui va au-delà des ethnies, des idéologies politiques, des religions.

Au-delà de nos cupidités humaines. Au-delà de 2020.

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