Lutte contre la corruption au Burkina Faso : le REN-LAC insatisfait des réponses du chef de l’Etat

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Le réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) était face à la presse ce mercredi 11 avril 2018 pour faire le point de sa rencontre avec le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré. La structure dit être insatisfaite quant à la volonté du chef de l’Etat à lutter contre la corruption.

 

Au cours d’une audience à la présidence du Faso le 27 Mars dernier, le REN-LAC a remis au chef de l’Etat un mémorandum d’interpellation sur la nécessité d’une volonté politique réelle et sincère dans la lutte contre la corruption. Le réseau dit être cependant inquiet et insatisfait des réponses apportées par le président Kaboré et considère d’ailleurs les propos de celui-ci comme « un aveu d’impuissance » face à la corruption. Si selon le REN-LAC des avancées ont été enregistrées sur le plan judiciaire dans le sens du renforcement de l’indépendance de la justice, son secrétaire exécutif, Claude Wetta note néanmoins que « les effets notables de ces avancées ne sont pas encore perceptibles dans le traitement des dossiers de crimes économiques ».

 

Au plan administratif, la structure de lutte contre la corruption n’est pas non plus satisfaite dans la mesure où les malversations ne donnent pas lieu à des poursuites ni au recouvrement des sommes détournées. Le REN-LAC note également une remise en cause du mode de désignation des directeurs généraux des sociétés et établissements publics d’Etat qui, normalement doit se faire par voie de recrutement et sur appel à candidature. Il dénonce également le recours aux procédures de gré à gré dans la passation de la commande publique. A cela s’ajoute les pratiques de moyennage d’audiences dont la presse a fait cas à la présidence du Faso et dans des ministères. Toutes ces pratiques selon Claude Wetta, « n’augurent pas de bonnes perspectives pour la lutte contre la corruption ». Par ailleurs, l’institution de lutte contre la corruption dans son mémorandum dit avoir interpellé le chef de l’Etat sur deux points majeurs que sont la nécessité d’agir urgemment contre l’impunité et pour le recul du fléau et la mise en œuvre concrète des réformes institutionnelles et législatives, à savoir la loi portant prévention et répression de la corruption et la loi organique sur l’ASCE-LC.

Le REN-LAC a une fois de plus lancé un appel aux citoyens à renforcer leur niveau de veille et à développer des initiatives en vue d’exercer un contrôle dans la gestion des affaires publiques.

Tanga Thierry Zongo (Stagiaire)

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