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Va-t-on assister sous peu à la fermeture de l’aéroport de Douala ? Si la décision n’a pas encore été prise par les autorités camerounaises, c’est en tout cas la principale recommandation formulée par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Une instruction qui procède des premiers éléments de l’audit qu’une équipe de l’institution mène depuis la semaine dernière sur les installations de l’aéroport. Selon des médias camerounais, l’OACI déplore entre autres, le mauvais entretien du matériel informatique et du matériel d’entretien des pistes et la proximité des zones d’habitation.
Un audit qui semble appuyer les lamentations des compagnies aériennes. Dans une lettre adressée le 5 février dernier au directeur général des Aéroports du Cameroun (ADC), les quinze entreprises membres de la «Airline Operatirs Committee » (AOC) ont dénoncé l‘état de délabrement « très avancé » de l’ouvrage. « Si on exclut quelques parties du cheminement des passagers, le bâtiment est d’une saleté repoussante : peintures défraîchies, murs décrépis, toilettes infréquentables, faux plafonds sales ou manquants, travaux d’aménagement abandonnés, huisseries fatiguées, branchements électriques ou informatiques incohérents aux circuits inconnus… » , peut-on lire dans la déclaration de l’AOC.
Des plaintes auxquelles le ministère camerounais des transports a répondu en promettant des moyens « conséquents » qui devraient être mobilisés pour réaliser des travaux à long terme.
Près de 46 millions d’euros débloqués
Mais, malgré cette assurance, des interrogations fusent sur la destination prise par les 46 millions d’euros prêtés en 2016 par l’Agence française de développement (AFD) pour rénover l’aéroport international de Douala. La presse évoque des « soupçons de détournement de plusieurs milliards de francs CFA dans la gestion de ce projet », selon l’expression du site « 237online.com ».
Voilà qui pourrait donner du grain à moudre à « Épervier », cette opération judiciaire lancée en 2006 par l’ancien Premier ministre Ephraïm Inoni pour lutter contre la corruption au Cameroun. Ainsi, plusieurs ministres ont déjà été condamnés et arrêtés. Le cas de Basile Atangana Kouna, ancien ministre de l’eau et de l‘énergie récemment arrêté au Nigeria pour une affaire de détournement des fonds publics.
John Ndinga Ngoma avec AGENCES