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C’est un certain « Hammar », porte-parole de l’EIGS qui a contacté l’Agence France presse. « Nous revendiquons l’enlèvement d’un maître d’école qui parlait français aux élèves », a-t-il déclaré, ajoutant que tous ceux qui enseignent dans cette langue « seront combattus ». Jeudi, alors qu’il se trouvait dans la cour de son école, à Bouro, dans la commune de Nassoumbou, Issouf Souabo a été enlevé par une dizaine d’hommes en armes, venus à moto. Durant l’incident, les assaillants ont tué une élève de CM2, blessée par balles.
En plus de cet enlèvement, l’EIGS revendique l’assassinat du maire de la commune de Koutougou, toujours dans le nord du pays. Les jihadistes l’auraient abattu, près de son domicile, parce qu’il « travaillait avec l’armée du Burkina, pour les croisés », a conclu Hammar.
Ce n’est pas la première fois que l’EIGS sévit dans le nord du Burkina Faso. L’EIGS est actif dans ce que l’on appelle la zone des trois frontières, entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Il faut reconnaître que d’ordinaire, néanmoins, ils revendiquent plutôt des attaques de grandes ampleurs ou des enlèvements d’Occidentaux.
S’en prendre aux représentants de l’Etat comme des maires ou des enseignants ressemble plus au mode opératoire d’un groupe jihadiste burkinabè, Ansarul Islam. L’EIGS cultive d’ailleurs de bons rapports avec Ansarul Islam. Ensemble, ils avaient attaqué l’année dernière un poste militaire dans cette même localité de Nassoumbou, tuant douze soldats.
L’EIGS est aussi dans le collimateur de Barkhane, la force française au Mali, qui a multiplié les opérations contre ses bases, ces trois derniers mois, dans l’espoir de mettre la main sur le chef du mouvement : Adnan Abou Walid Sahraoui. Dans ces heurts, l’EIGS a perdu nombre de combattants. Revenir à des actions locales pourrait être aussi un moyen de recruter sur place.