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Les Nations unies accusent les services de sécurité congolais d’entraver le bon déroulé de l’enquête sur le meurtre en 2017 de deux experts de l’ONU.
Après la mort de la Suédo-Chilienne Zaida Catalán et de l’Américain Michael Sharp, tués le 12 mars 2017 dans la province du Kasaï, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres avait dépêché dans le pays des enquêteurs pour aider les autorités congolaises à faire la lumière sur ce double meurtre.
« Plusieurs arrestations importantes ont eu lieu, mais les progrès de l’enquête continuent d’être entravés par l’ingérence continue de l’appareil de sécurité » congolais, note le rapport remis il y a deux semaines aux membres du Conseil de sécurité, obtenu mardi 1er mai par l’AFP.
Les meurtriers présumés arrêtés
Des investigations avaient conclu en août à la probable responsabilité de milices locales dans le double meurtre des experts, sans toutefois exclure d’autres implications. Un policier, François Badibanga, et un chef coutumier, Vincent Manga, meurtriers présumés, ont été arrêtés fin mars. Les enquêteurs onusiens ont pu les interroger brièvement avant leur transfert soudain à Kinshasa, note le rapport.
Autre difficulté pointée par le rapport : l’impossibilité d’interroger les suspects arrêtés en décembre, ainsi que l’interprète ayant accompagné les deux experts abattus. Mais celui-ci a été remis à des services de sécurité congolais, selon la même source. « Il est clair que l’appareil sécuritaire à Kinshasa continue d’interférer avec le processus judiciaire et contrôle l’accès aux témoins et aux suspects clés », dénonce le rapport.
Guterres bientôt à Kinshasa ?
L’armée congolaise a démenti toute implication dans le meurtre des experts de l’ONU, attribué par Kinshasa au mouvement Kamuina Nsapu, entré en rébellion après la mort de leur chef traditionnel dans un assaut de l’armée en août 2016.
Le secrétaire général de l’ONU a le projet de se rendre dans les mois à venir à Kinshasa avec le président de la Commission africaine Moussa Faki Mahamat, pour des discussions avec le président Joseph Kabila sur l’élection présidentielle prévue fin 2018.